Communiqués de presse

Le Conseil d'État vient de nous rendre justice !

 

Le Conseil d'État donne raison à Action Praticiens Hôpital et Jeunes Médecins sur le référé Ségur concernant l'espace de négociation duquel ils avaient été arbitrairement exclus. 
 

Le lundi 19 octobre 2020, le Conseil d’État vient de rendre son verdict et condamne le ministère de la santé à réintégrer Action Praticiens Hôpital et Jeunes Médecins au comité de suivi du Ségur de la santé.


C’est la deuxième condamnation du Conseil d’État pour atteinte au droit syndical en 3 mois.


APH, union des intersyndicales Avenir Hospitalier et de la Confédération Praticiens Hôpital, demande la réouverture des négociations, sous une forme que nous espérons plus apaisée et plus constructive, pour que l’hôpital public retrouve sa juste place dans notre système de soin.


APH va poursuivre son travail pour que soient reconnus, entre autres :

- La durée du temps de travail des praticiens hospitaliers,
- La pénibilité de la permanence des soins (gardes et astreintes) avec une rétribution plus conséquente,
Une gouvernance plus équilibrée,
- Un ONDAM hospitalier à la hauteur des missions de soins confiées à l'hôpital public en intégrant les particularités de l'Outre-Mer.


Voici un extrait du jugement : « dès lors que les réunions de ces groupes de travail doivent être regardées comme comportant des négociations ouvertes par les autorités compétentes au niveau national auxquelles les syndicats requérants doivent être appelés à participer en application des dispositions de l'article L. 6156-2 du même code, l'absence de convocation des requérants à ces réunions porte une atteinte grave et manifestement illégale à leur liberté syndicale, laquelle présente le caractère d'une liberté syndicale, laquelle présente le caractère d’une liberté fondamentale au sens de l'article L. 521-2 du code de justice administrative. »

 

Jean-François Cibien
Président AH
Président APH

0607197983

Carole Poupon
Présidente CPH
Vice-présidente APH

0676365667

 

Tests antigéniques : quelle est la bonne solution ?

 

 

Un arrêté ministériel de 15 septembre ouvre la possibilité d’utiliser des tests antigéniques dans le dépistage de la Covid-19 avec contrôle par RT-PCR des résultats positifs.

 

Le 25 septembre, des recommandations de l’HAS annoncent exactement le contraire des préconisations ministériellesD’après l’HAS, et, à condition d’une sensibilité supérieure ou égale à 80% et d’une spécificité à 98%, ces tests ne doivent être utilisés que chez les patients symptomatiques donc pour le diagnostic. L’utilisation de ces tests pour des campagnes de dépistage parait donc prématurée alors que les résultats des études de l’HAS sur les sujets asymptomatiques ne sont toujours pas connus. La HAS propose qu’ils puissent être également utilisés en dehors d’un laboratoire de biologie médicale (TROD).

 

La place précise de ces tests dans la stratégie de dépistage et de diagnostic reste à définir en s’appuyant sur des données scientifiques, et nous ne comprenons pas cette contradiction entre l’arrêté du 15 septembre (utilisation en dépistage en population globale) et cet avis HAS (utilisation en diagnostic chez des personnes symptomatiques).

 

À l’heure où toujours plus de personnes se rendent dans les laboratoires médicaux pour se faire tester, la définition des sujets symptomatiques sur une base déclarative pour le choix du test n’est pas réalisable. Les biologistes médicaux ont besoin de clarté dans les recommandations scientifiques et ministérielles avec une distinction  réellement définie entre filières prioritaires et le dépistage de masse.

 

Les tests antigéniques pourraient être une solution pour le dépistage de masse, mais il est nécessaire de le confirmer par des données issues d’études adaptées, pour que la place de ces tests antigéniques corresponde à la réalité de leurs performances.

 

Nous attendons donc avec impatience des éléments de la HAS concernant l'utilisation de ces tests chez les personnes asymptomatiques. C'est pour ces populations que ces tests seraient le plus pertinents pour désengorger les laboratoires afin qu'ils puissent se recentrer sur leur mission première - le diagnostic médical - avec l'examen de référence à savoir la RT-PCR."

 

Nous attendons  rapidement des  réponses à nos problèmes !

 
Xavier Palette, Président du SNBH
Carole Poupon, Vice-présidente APH, Vice-Présidente SNBH
Eric Guiheneuf, Vice-Président SJBM, Collège Hospitalier
Lionel Barrand, Président SJBM
 

Covid-19 : Le dépistage de masse comme réponse du gouvernement au détriment d’une recherche diagnostique ciblée !

 
Communiqué Action Praticiens Hôpital & Jeunes Médecins du 16 septembre 2020
 
 
Les praticiens des hôpitaux et les médecins de ville ont largement contribués à la prise en charge des patients lors de la première phase de l’épidémie de la Covid-19 malgré des manques de moyens déjà décriés. Ils savent de quoi ils parlent…
 
La campagne de communication du gouvernement autour d’un dépistage massif annonçant la réalisation d’un million de tests par semaine s’est faite au détriment du bon sens civique et porte préjudice à certains patients symptomatiques arrivant aux urgences, à ceux nécessitant une organisation urgente des soins pour une autre pathologie.
 
Les centres de prélèvements des laboratoires des hôpitaux et de ville ont été mobilisés. Ils ont participé à l’accueil des malades symptomatiques, des cas contacts mais aussi de tous les citoyens désirant se faire dépister pour une raison autre.
 
Les biologistes médicaux et l’ensemble du personnel des laboratoires de biologie médicale ont très vite été submergés par les demandes. Sans ressources humaines supplémentaires, les délais de rendu de résultats se sont à nouveau allongés bien au-delà des 24h préconisées. Les capacités de prélèvement sont dépassées, les réserves de réactifs et de matériel de prélèvement s’épuisent et les équipements restent à nouveau bloqués aux frontières ou ailleurs.
 
Action Praticiens Hôpital et Jeunes Médecins demandent, qu’en vue de l’arrivée annoncée d’une deuxième vague, de revenir à une prescription médicale raisonnée des tests dont, nous le rappelons, le seul reconnu actuellement est la RT-PCR sur prélèvement naso-pharyngé. Les mesures annoncées la semaine dernière par le premier ministre apparaissent insuffisantes pour faire face à la demande massive de tests PCR et surtout ne sont pas médicalement justifiées.
 
Par ailleurs le Ségur de la Santé avait annoncé une simplification de l’accréditation des laboratoires de biologie médicale. Nous, APH et JM réclamons l’arrêt immédiat de tous les processus d’accréditation en cours. Ces procédures sont incompatibles avec l’urgence sanitaire et la charge actuelle de travail des biologistes.
 
Jean-François Cibien, Président AH, Président APH
Carole Poupon, Présidente CPH, Vice-présidente APH
Emanuel Loeb, Président JM, 06 50 93 64 60
 

Exclus ! Ségur de la Santé : APH et JM ne laisseront pas passer un simulacre de dialogue social

Communiqué Action Praticiens hôpital & Jeunes Médecins du 28 septembre 2020

 

Alors qu'il avait déjà été condamné par le Tribunal Administratif de Paris dans le cadre du Ségur de la santé pour « atteinte grave et manifestement illégale à une liberté fondamentale du droit syndical », ayant volontairement exclu Jeunes Médecins des débats, voici que le ministre des Solidarités et de la Santé réitère cette entrave à la démocratie et au dialogue social.
 
Action Praticiens Hôpital et Jeunes Médecins ont ainsi appris par voie de presse qu’une première réunion sur les carrières hospitalières et l’attractivité avait eu lieu le 18 septembre suivi de 11 sessions de deux jours de travail qui sont prévues, jusqu'aux 18 et 19 février 2021. L'échéancier annoncé lors de l'installation du comité de suivi du Ségur, le 22 septembre 2020, met bien en évidence que les sujets centraux concernent l'ensemble des praticiens.
 
Le ministre des Solidarités et de la Santé se doit pourtant d'être garant de la démocratie dans le périmètre de son ministère. Les discussions ont commencé avec les seuls signataires du protocole d'accord. Ainsi, APH et JM, majoritaires chez les praticiens hospitaliers titulaires et contractuels aux dernières élections professionnelles de 2019, saisissent le ministre des Solidarités et de la Santé en demandant de les inclure aux discussions du comité du suivi de l'ensemble des piliers du Ségur mais également sur tous les sujets qui portent sur les carrières des praticiens hospitaliers, respectant ainsi les prérequis du dialogue social.
 
Jean-François Cibien, Président AH, Président APH, 06 07 19 79 83
Carole Poupon, Présidente CPH, Vice-présidente APH, 06 76 36 56 67 
Emanuel Loeb, Président JM, 06 50 93 64 60
 

Covid une deuxième vague se prépare alors que nos gouvernants sont encore dans l’expectative…

 

Communiqué APH & JM du 15 septembre 2020

 

Comme nous l’avions annoncé, nous constatons que se préfigure la deuxième vague Covid.

 
Nous rappelons à nos concitoyens qu’ils sont la première ligne de défense et que les mesures barrières sont essentielles. Nous comptons donc sur chacun d’entre vous pour nous aider dans ce combat.
 
Nous nous interrogeons sur l’absence d’anticipation du Ministère des Solidarités et de la Santé sur cette potentielle crise sanitaire à venir. Nous précisons que les experts de terrain qui travaillent au quotidien au chevet des malades sont toujours disponibles pour organiser la réponse que l’Hôpital Public va devoir apporter, avec nos collègues libéraux et les services médico-sociaux pour la ville, aux malades de la Covid mais également aux autres malades dans les jours et les semaines à venir.
À ce titre, nous sommes très étonnés de ne plus avoir de réunions multidisciplinaires régulières pour aborder la situation, tirer les enseignements et surtout construire la ligne de conduite pour faire face.
 
Nous sommes obligés de préciser que l’été 2020 a atteint un nouveau paroxysme de tensions pour l’ensemble des personnels hospitaliers. La quadrature couplant fermeture de lits et diminution du nombre de soignants limite de plus en plus les perspectives de réponse de l’Hôpital Public pour gérer le quotidien à flux tendu et les situations sanitaires exceptionnelles à venir. L’affichage béat relatant que tout va bien n’est que de la « poudre aux yeux » qui vient se rajouter aux conclusions du Ségur de la césure.
 
Nous resterons fidèles à nos engagements pour organiser la réponse sanitaire et apporter des soins de qualité lors de la crise sanitaire qui se préfigure. Nous continuerons à donner le meilleur de nous-mêmes et nous serons vigilants pour défendre l’Hôpital Public, ses soignants et un accès aux soins de qualité.
 
Jean-François Cibien, Président AH, Président APH, 06 07 19 79 83
Carole Poupon, Présidente CPH, Vice-présidente APH, 06 76 36 56 67
Emanuel Loeb, Président JM, 06 50 93 64 60
 
 
 

Avec le soutien du Groupe Pasteur Mutualité

 

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Campagne nationale
" Dis Doc', t'as ton doc' ? "  pour faire évoluer le modèle culturel des médecins !

 

Retrouvez toute l'information dans le communiqué de presse (cliquez ici)

www.cfar.org/didoc/ 

 

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Actu'APH n°16

       

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     Les annonces de recrutement octobre 2023

 

             retrouver ces annonces sur le site reseauprosante.fr

 

Les dernières actus

75 % DES MEDECINS HOSPITALIERS RISQUENT DE QUITTER L’HOPITAL PUBLIC DANS LES 5 ANS… … PARCE QUE PERSONNE NE PREND SOIN DES MEDECINS HOSPITALIERS.

MISSION-FLASH : UN NOUVEAU RATAGE GOUVERNEMENTAL (PREVISIBLE) !

Ce vendredi 1er juillet, Action Praticiens Hôpital dévoilait à la presse les résultats complets de l’enquête « Nuits Blanches » sur la permanence médicale des soins à l’hôpital public : 75 % des praticiens hospitaliers risquent de quitter l’hôpital public dans les 5 ans à cause de la permanence des soins. En parallèle, le rapport de la mission-flash sur les urgences était remis à la Première Ministre. Un rapport sans doute amoindri à la demande de la Première Ministre, puisque seules 41 des multiples propositions [CP1] [WA2] envisagées par la mission ont pu figurer dans le rapport.

le dossier de presse

Lettre aux élus De La République

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Paris, le 22 juin 2022

Monsieur le Président du Sénat,

Monsieur le Président, Madame la rapporteure de la commission d’enquête sur la situation de l’hôpital et le système de santé en France

Mesdames les Sénatrices, Messieurs les Sénateurs,


Action Praticiens Hôpital, union d’Avenir Hospitalier et de la Confédération des Praticiens des Hôpitaux, organisation majoritaire aux dernières élections professionnelles pour le Conseil Supérieur des Personnels Médicaux vous remercie pour l’écoute attentive lors de notre audition au Sénat du 9 décembre 2021. Nous vous remercions pour le rapport que vous avez publié le 29 mars 2022 et nous nous permettons de vous rappeler notre proposition de réfléchir ensemble sur les modalités législatives à mettre en œuvre pour faire évoluer la situation de l’Hôpital Public et de l’accès à un juste soin qui se dégradent sur l’ensemble du territoire national.

Nous représentons les médecins, pharmaciens, odontologistes des hôpitaux et faisons partie des corps intermédiaires élus. Nous sommes issus du terrain et des terroirs de notre Nation. Nous appartenons à l’Hôpital Public pour lequel nous œuvrons jour et nuit pour permettre un accès aux soins à tous nos concitoyens, vos électrices et vos électeurs, pour qu’en France vivre en bonne santé soit et reste une réalité.

Dans cette lettre nous vous résumons une partie de notre analyse sur les points de blocage et les leviers que la Loi devra changer pour que demain le pilier Santé retrouve sa juste place dans notre société. Pour que l’ensemble des praticiens et soignants des établissements de santé, du médico-social comme de la ville puissent retrouver la sérénité d’exercice dont ils ont besoin pour répondre aux attentes des patients et de leur famille.

Nous avons subi depuis des décennies le dogme de la rationalisation fiduciaire et notre système est à bout de souffle, au bord d’une rupture irrémédiable. La France qui dans les années 2000 était à la pointe de la médecine dans le monde se retrouve aujourd’hui au 23ème rang.

Notre rôle de corps intermédiaire a été trop souvent ignoré et parfois maltraité par une gangue administrative qui a parfois perdu le sens des valeurs de notre société. Nous connaissons bien les territoires et ce que nous avons à faire pour le bien commun. Nous vous l’avons démontré depuis longtemps et encore plus lors de la première vague Covid. Nous avons alerté également maintes fois pour que les choses évoluent…

Il semble temps aujourd’hui de changer de méthode et de retrouver des objectifs quantitatifs acceptables mais surtout qualitatifs en termes de juste soin pour les patients et d’équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle pour nous vos soignants. Ces conditions sont indispensables pour que nos concitoyens puissent retrouver une espérance de vie en bonne santé superposable à celle des autres pays et que les acteurs du soin que nous sommes puissent également retrouver le sens de leurs métiers.

Nous ne sommes pas abstentionnistes ou spectateurs passifs mais des acteurs engagés pour construire le renouveau tant attendu par les Françaises et les Français et clairement exprimé ces dernières semaines. Nous sommes et serons là pour vous aider à reconstruire et à moderniser l’existant pour que le vivre ensemble en bonne santé ne soit plus un mirage mais redevienne une réalité pour toutes et tous en tout point du territoire.

APH est à votre disposition pour travailler dans cette direction dans un respect mutuel et autour des valeurs de notre République.

Prenez soin de vous, des vôtres et de la santé de vos administrés comme celle de l’Hôpital Public et de notre système de soin.

 

APH REAGIT A LA « NOTE AU GOUVERNEMENT » DE MARTIN HIRSCH

 

Tribune APH du 9 mai 2022

 

Martin Hirsch, directeur général de l’APHP, s’est autorisé à envoyer une « note au gouvernement » [1] qui ressemble à un acte de candidature au poste de ministre chargé de la Santé. Dans cette note, adressée en copie à la presse, il étale ses réflexions et ses propositions pour l’hôpital public… Nous nous limiterons ici à commenter ses propositions, exposées comme une profession de foi.

Faire le constat du naufrage de l’hôpital public, annoncé par les syndicats depuis longtemps, fait désormais l’unanimité. Les discours des politiques et des administratifs assurant que l’hôpital tient toujours debout, qu’il a tenu pendant la pandémie, que la résilience des hospitaliers est inaltérable ne sont que façade. La réalité de notre quotidien est tout autre : la souffrance des hospitaliers explose, déprogrammations et fermetures de services résultent du manque de professionnels paramédicaux et médicaux, qui fuient en nombre le service public hospitalier. Nombre de celles et ceux qui restent encore sur le front sont rongés par un épuisement professionnel et personnel.

Cependant, les angles de vue proposés par Martin Hirsch sont inquiétants, en profond décalage avec les métiers du soin et la notion de service public.

  • Considérer que le soin se résume à une productivité mesurable est d’une cruelle indécence pour tous ceux dont on salue la vocation, l’humanisme et tout simplement le professionnalisme. Dans quelque secteur du soin que ce soit, le geste technique – qui rapporte à l’hôpital – n’est rien sans la relation du soignant avec le patient, sans le travail d’équipe, sans la réflexion sur son propre travail. C’est pourtant bien cette perte de sens qui fait fuir ou qui épuise les professionnels de santé.
  • Considérer que le professionnel de santé est un pion qui joue individuellement et que l’on peut balader d’un service à l’autre, d’un établissement à l’autre, d’une région à l’autre est encore une fois oublier le sens du soin à l’hôpital. Une équipe se construit, a une histoire, un projet, elle se renouvelle, mais doit savoir garder ceux qui s’investissent pour elle et doit donner la possibilité à chacun de s’investir, pour se sentir partie prenante de l’œuvre commune de soigner, d’accompagner et du vivre ensemble.
  • Considérer l’hôpital sans la ville oublie que le système de santé doit être centré autour du patient, et de son médecin traitant, et non du CHU parisien. Le champ du médico-social semblerait aussi avoir été omis… Le passage à l’hôpital d’un patient ne devrait se faire que lorsque les moyens de la ville et du premier recours sont dépassés : compétences spécialisées, plateaux techniques et maternités.
  • Défier les corps intermédiaires élus et donc légitimes, c’est-à-dire les syndicats – ce terme n’est même pas mentionné dans sa note – comme ne défendant pas les intérêts des praticiens est particulièrement déplacé. L’exemple de la discussion lors du Ségur sur la permanence des soins… à laquelle il n’a pas participé, contrairement à nous ! – en dit long sur sa vision du dialogue social…

Ainsi, ses propositions sont-elles également en décalage avec les métiers du soin hospitalier.

  • L’attractivité (jamais nommée dans la « note ») ne peut se résumer au problème des rémunérations. Il est si facile d’occulter les réelles difficultés : permanence des soins, temps de travail, reconnaissance de la pénibilité, équilibre vie professionnelle et personnelle, adaptation des contraintes à la parentalité… Le Ségur a été insuffisant, quand il n’a pas été insultant pour les praticiens hospitaliers. Le chantier de l’attractivité est à ouvrir réellement, courageusement : c’est une des priorités à mettre en œuvre immédiatement.
  • La mobilité versus la carrière à vie ? Destructrice de l’équipe et de tout projet professionnel, la perpétuelle mobilité contribuerait à envoyer les praticiens vers des carrières « à vie » dans les établissements qui le proposent : les établissements privés. Si nous sommes d’accord sur le fait que la concentration des prérogatives « clinique, enseignement, recherche et management » sur les seuls hospitalo-universitaires n’a pas de sens, il n’y a en revanche aucune honte à être praticien hospitalier toute sa vie, ou pendant un temps long, dans un même établissement. Il n’y a aucune honte à y travailler sans aspiration hospitalo-universitaire. Le travail hospitalier des praticiens implique la constitution de projets à long terme, d’investissements financiers, mais aussi de création de réseaux avec la ville, le médico-social et de suivi des patients porteurs de pathologies chroniques complexes. Monsieur Hirsch sait-il seulement ce qu’est le travail d’un praticien hospitalier, d’un soignant ?
  • La casse du statut ? Oui, les professionnels de santé gagneraient à être reconnus ou assimilés à des fonctionnaires « régaliens », plutôt que de poursuivre leur engagement dans l’hôpital public tout en voyant des collègues faire de l’intérim pour des rémunérations qui vont jusqu’à dix fois la leur, pour produire de l’acte sans contribuer aux piliers essentiels de l’hôpital que sont l’équipe, les liens entre services et la vie institutionnelle. Tous ces nouveaux contrats dont rêve Monsieur Hirsch ne font pas avancer l’hôpital : ils continuent à le détruire davantage. Les professionnels de santé engagés dans l’hôpital public demandent seulement à être rémunérés en fonction du travail qu’ils réalisent, où pénibilité et responsabilité doivent être prises en compte.
  • La gouvernance souffre en tout premier lieu de démocratie, notamment dans la désignation des chefs de service et de pôle. Aucun projet de réforme de gouvernance ne peut voir le jour sans ce prérequis. L’évocation des instances médicales et paramédicales des instances de gouvernance n’appelle pas la comparaison suggérée par Martin Hirsch : ni leur composition ni leurs missions ne sont comparables, ce d’autant qu’aucune représentation syndicale médicale locale n’est actée dans les établissements publics de santé. Cette absence d’implication des syndicats de praticiens hospitaliers à l’échelon du territoire de santé est une anomalie qui interroge…

Action Praticien Hôpital ne cesse d’appeler à réformer le système de santé et continuera à porter les principes de la qualité de vie des praticiens hospitaliers ; c’est l’intérêt de l’hôpital public : ceux qui y travaillent, ceux qui y sont soignés. Pour nous, le statut de praticiens est un gage de sûreté pour ce corps mais également d’équité sur l’ensemble du territoire national. Contrairement aux propos de Monsieur Hirsch, le cadre qu’il définit comme « rigide » de l’hôpital public ne l’empêche pas d’évoluer. Au contraire, il sécurise une réforme nécessaire, tout en gardant les prérogatives du service public comme les valeurs de la République pour défendre notre système solidaire de santé.

Nous défendrons des actions pour promouvoir un renouveau du système hospitalier et de celui de la santé en conservant les fondamentaux comme ceux des statuts, des engagements par conviction au service des patients et dans un esprit d’équipe et avec une rémunération revalorisée mais sans lien avec de l’intéressement et de la spéculation.

Cette réforme sera coûteuse mais elle est nécessaire, et elle sera efficace.

Ayons le courage de définir la place de l’hôpital public dans le système de santé : il n’est en concurrence ni avec la médecine de ville, ni avec l’activité des cliniques lucratives dont les missions et les objectifs sont différents.

Ayons le courage de mettre sur la table le problème du temps de travail des praticiens hospitaliers, chantier éludé du Ségur, et mettons en regard les rémunérations avec le volume horaire de travail réalisé par les praticiens.

Ayons le courage de corriger l’erreur du Ségur qui a valorisé l’engagement des jeunes sans considérer celui de ceux qui tiennent l’hôpital public depuis des dizaines d’années : donnons à tous la bonification d’ancienneté de 4 ans.

Ayons le courage de mettre sur la table le chantier de la permanence des soins : pas timidement et de manière insultante comme au Ségur, mais par une revalorisation massive à hauteur de la permanence des soins effectuée par les libéraux (le rapport de l’IGAS sur le sujet n’est toujours pas public…), et par une prise en compte des effets collatéraux du travail de nuit : pénibilité, déséquilibre vie professionnelle – vie personnelle, morbidité induite et réduction de l’espérance de vie.

Ayons le courage d’officialiser les mesures d’attractivité plutôt que de laisser perdurer les petits arrangements opaques, à la limite de la légalité, dont le principe et de nombreux exemples sont pourtant connus des tutelles.

Ayons le courage de réformer la gouvernance en imposant une réelle démocratie sanitaire, dans la désignation des chefs de service et de pôle autour d’un projet médico-soignant. Donnons la possibilité de faire exister les syndicats médicaux dans les établissements au même titre que les syndicats paramédicaux. Les syndicats et leurs représentants ont un rôle à joueur pour faire vivre le dialogue social dans les établissements de soins mais également sur les territoires de santé.

Ayons le courage d’un dialogue social équilibré. Les erreurs de trajectoire pour l’hôpital public, et notamment les plus récentes, sont le fruit de négociations tripartites où directeurs et DGOS ont une connivence à peine voilée, tandis que la parole – et même le vote – des praticiens concernant les évolutions est quasiment ignorée. Écouter le terrain sans le suivre nous a conduit dans le mur. Appliquer les propositions des représentants légitimes que sont les syndicats est la seule planche de salut pour l’hôpital public : Action Praticiens Hôpital, union d’Avenir Hospitalier et de la Confédération des Praticiens des Hôpitaux, et ses composantes, représentant l’ensemble des spécialités médicales, odontologiques et pharmaceutiques, majoritaires chez les praticiens hospitaliers et les contractuels aux dernières élections professionnelles, sera présent et force de propositions.

Jean-François Cibien- Président AH, Président APH, 06 07 19 79 83

Carole Poupon - Présidente CPH, Vice-présidente APH ; 06 76 36 56 67

Yves Rébufat - Président exécutif AH , 06 86 87 62 76

[1] https://www.lesechos.fr/economie-france/social/hopital-le-temps-de-la-refondation-1404467

 

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