Communiqués de presse

Agnès BUZYN a reçu APH : des actes maintenant, pour les PH et l’hôpital public !

Communiqué de Presse Action Praticiens Hôpital du 19 septembre 2017 

pour télécharger le communiqué de presse complet, cliquer ci-dessus

Vendredi 15 septembre, une délégation d'Action Praticiens Hôpital (APH) a été reçue par Agnès BUZYN, ministre des Solidarités et de la Santé à son retour des Antilles. Après un accueil chaleureux, les échanges ont été directs, sans tabou, avec une écoute attentive des propositions constructives portées par la délégation. Les sujets déjà évoqués lors de la rencontre du 23 août avec le Cabinet (voir la lettre d'information APH du 25 août) ont été repris, en insistant sur les plusieurs points importants (voir le communiqué de presse complet en pdf) : 
- les Organisations Syndicales de PH doivent être écoutées comme des partenaires sociaux à part entière au cœur d'un système complexe qui ne peut plus les ignorer.…

- Les Hôpitaux sont toujours une zone de non-droits syndicaux pour le corps médical : : l'exigence de parution rapide du Décret relatif à la création du Conseil supérieur des professions médicales hospitalières (CSPMH) pour une vraie démocratie sociale a été rappelé


- Le malaise hospitalier est persistant et s’aggrave. En illustration, le Rapport-Qui-Pique qui avait été établi par le SNPHAR-E en 2015 a été remis à la ministre…

- La faible attractivité des carrières a été rappelée et notamment le besoin de clarifier la déclinaisons des dispositions du Plan 2016 de l’équipe précédente, en l’enrichissant…

- La déréglementation sauvage actuelle des recrutements hospitaliers a été dénoncéexemples à l’appui : « l’intérim médical est un cancer hospitalier métastasé 
»...

- APH s’est déclarée prête à faire des propositions innovantes dans le respect d’un cadre statutaire que la ministre a dit vouloir préserver… 

- Le temps de travail et son décompte actuel totalement inadapté : l’accord des 5 Intersyndicales a été rappelé pour que justice soit rendue en créditant la période de 24 H de 5 plages pour permettre le respect de la Directive européenne sur le temps de travail.

- La ministre a noté qu’à la création du statut de PH, en 1984, un PH débutant gagnait 4,2 SMIC, « aujourd’hui, c’est 2,8 ! ». La revalorisation salariale est indispensable pour le rattrapage de cette dégradation.

- Augmentation CSG, cotisations IRCANTEC, taxation des contrats de Prévoyance : APH a exposé ses inquiétudes et son refus de voir les PH lésés par l’augmentation de la CSG, la suppression des cotisations sociales pour l’IRCANTEC (parts employeur et salarié) en cas de paiement de jours CET, ainsi que la taxation qui se profile sur les contrats de prévoyance conclus par les PH.
 
- Médecins du Travail : quand la ministre affiche ses priorités pour la prévention, APH demande que les médecins du travail recrutés par les hôpitaux publics accèdent plus facilement au statut de PH pour valoriser leur exercice.
 
- Les présidents d’AH et CPH répondront à la demande de la ministre de lui adresser des notes sur ces points, reconnaissance implicite de notre expertise syndicale.
 
- La ministre a indiqué des compensations à la hausse de la CSG pour les PH
 
- Violences obstétricales : une lettre a été remise à la ministre pour dénoncer une campagne insultante et le besoin d’une position claire de la ministre pour rassurer les soignants au moment où l’irrationnel peut provoquer de graves troubles sanitaires.
 
- La stratégie nationale santé mentale : APH a exprimé sa volonté de participation active.
 
- OSAT.APH : APH a annoncé à la ministre, la création de son Observatoire de la Souffrance Au Travail des PH (https://osat.aph-france.fr )…
 
En conclusion : APH se félicite du climat de la rencontre avec la nouvelle ministre, mais reste très vigilante sur le contenu et les modes d’expérimentation proposées dans la Stratégie Nationale de Santé et attend des actes significatifs de son écoute. Son Conseil d’Administration entend et comprend les protestations qui commencent à s’exprimer au travers des mouvements sociaux qui se multiplient et toucheront la Fonction Publique.

Site web : http://aph-france.fr 

 

Contacts :

Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser., Président CPH, Président APH 

Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser., Président AH, Vice-Président APH 

Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser., Secrétaire général APH

Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser., Trésorier APH
Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser., Présidente d'honneur APH 

 

Des mots aux actes, les promesses d’une vraie démocratie hospitalière publique

Communiqué de Presse d’Action Praticiens Hôpital du 17 mai 2017

Réunis au sein d’Action Praticiens Hôpital, Avenir Hospitalier et la Confédération des Praticiens des Hôpitaux félicitent Agnès BUZYN, ministre des Solidarités et de la Santé pour sa nomination au moment où le monde de la santé a plus que jamais besoin de signes de reconnaissance de la part des pouvoirs publics.

Action Praticiens Hôpital rappelle notre attachement commun à l’hôpital public, outil sanitaire autant que social au service de tous nos concitoyens, et dont est issue la nouvelle ministre.

Nos deux intersyndicales sont porteuses d'attentes légitimes des praticiens hospitaliers, à l’instar de celles de l’ensemble des soignants, déçus des années passées qui n’ont pas permis les réformes à la hauteur des besoins. Il en va de l’intérêt général des professionnels comme de celui des patients et de l’institution hospitalière publique.

Nos organisations syndicales entendent que leur rôle de médiateurs sociaux, indispensables à la démocratie sanitaire, soit pleinement reconnu. Les Praticiens Hospitaliers attendent des actes concrets, à commencer par la parution des décrets d’application relatifs au Conseil supérieur des professions médicales hospitalières (CSPMH) et aux moyens attribués aux syndicats afin de légitimer la représentativité syndicale des médecins, pharmaciens et odontologistes des hôpitaux et de permettre un vrai dialogue social à l’hôpital public.

Dès aujourd’hui, nous demandons rendez-vous à notre nouvelle ministre pour lui exposer notre vision de l’hôpital, de sa réorganisation et son financement et pour refonder son attractivité et sa performance au service des usagers.

Les chantiers de la santé sont énormes : attractivité, coopérations territoriales, accès aux soins, télémédecine, santé au travail, financement, démocratie hospitalière avec les Commissions régionales paritaires (CRP) qu’il faut rapidement mettre au travail. Avenir Hospitalier et la Confédération des Praticiens des Hôpitaux appellent plus que jamais, les praticiens hospitaliers à se rassembler pour renforcer leur représentation syndicale dans le cadre d’instances de dialogue social rénovées.

 

Pour ACTION PRATICIENS HOPITAL
Nicole Smolski, Président APH, Jacques Trévidic, Président CPH, Vice-Présdent APH, Max-André Doppia, Président AH, Vice-Président APH, Marc Bétrémieux, Secrétaire général APH

 

 

Soutien à la grève des anesthésistes réanimateurs le 31 mars : une mobilisation juste

Communiqué APH 30/03/2017

Avenir Hospitalier, intersyndicale fondée par le SNPHAR-élargi, et la Confédération des Praticiens des Hôpitaux dont est membre le SMARNU, s’inquiètent du nouvel échec, lors de la dernière réunion entre les représentants des 2 Conseils Nationaux Professionnels (AR et MIR) et la DGOS, le 28 mars. Les échanges n’ont pas permis d'obtenir les garanties indispensables en termes de méthodologie objective et fiable incluant la prise en compte de la pyramide des âges, des départs à la retraite et des postes vacants dans les 2 spécialités pour établir les flux d’internes.

Dès lors, le préavis de grève nationale des soins urgents et non urgents en anesthésie-réanimation déposé par l’ensemble des organisations syndicales représentatives des anesthésistes-réanimateurs en cours de formation ou séniors n’a pas pu être levé le 31 mars. Avenir Hospitalier et la CPH apportent tout leur soutien aux grévistes qui, à l’appel de leurs organisations syndicales, défendent une cause que les pouvoirs publics ne veulent pas entendre : l'avenir et la pratique de l'anesthésie-réanimation, spécialité aujourd’hui menacée dans ses spécificités que nous envient pourtant nos voisins et dont bénéficient les patients. 

Lire le communiqué de presse dans sa globalité

 

Mouvement de grève des Internes des Hôpitaux

 

Grève nationale des Internes des hôpitaux :
« Le 18 avril 2017 : premiers messages adressés aux futurs décideurs de la santé »

Réunis au sein d’Action Praticiens Hôpital, Avenir Hospitalier et la Confédération des Praticiens des Hôpitaux prennent acte du mouvement national de grève reconductible décidé par les instances de l’Inter-Syndicat National des Internes à partir du 18 avril 2017.

En choisissant de mobiliser dans les hôpitaux à cette date, soit, à moins d’une semaine d’une échéance électorale majeure pour notre pays, et alors que la santé s’est invitée dans la campagne électorale, les Internes posent un acte important dont la portée devra être comprise par les décideurs politiques.

Au-delà de leurs revendications tenant à certains aspects de la réforme du 3ème cycle des études médicales, un premier message sera adressé aux futurs responsables politiques de notre pays.

Action Praticiens Hôpital comprend les exigences de précisions formulées par nos jeunes collègues sur leur mise en autonomie supervisée, les responsabilités qui en découlent, la valorisation salariale substantielle légitimement attendue et l'allongement du temps de formation pour certaines spécialités.

   Lire le communiqué de presse dans sa globalité

 

Parution des textes relatifs à la prime d'engagement de carrière hospitalière et la prime d'exercice territorial

Communiqué de presse APH du 17 mars 2017

Avenir Hospitalier et la Confédération des Praticiens des Hôpitaux, réunis au sein d’Action Praticiens Hôpital (APH), ont pris acte de la parution au Journal officiel du 15 mars 2017 des textes relatifs à la prime d'engagement de carrière hospitalière et la prime d'exercice territorial des personnels médicaux, odontologiques et pharmaceutiques des établissements pubIics de santé.

Ces mesures font partie du Plan d’Attractivité des carrières médicales hospitalières que la Ministre de la santé avait annoncé à l’automne 2016. Elles visent à inciter les jeunes diplômés à faire le choix d'une carrière médicale hospitalière et à favoriser l’engagement de tous les praticiens vers un exercice territorial sur plusieurs sites.

Concrètement, la prime d'engagement de carrière hospitalière vise les spécialités en tension démographique ayant un taux important de postes vacants au niveau national ou bien dans certains territoires. Les jeunes praticiens (assistants ou contractuels) doivent s'engager à passer le concours de praticien hospitalier et à rester, une fois titularisé, au moins trois ans sur ce poste. En échange, ils percevront en deux versements une prime de 10 000 € pour les spécialités en tension au niveau national et de 20 000 € pour celles dans les territoires à faible démographie, ces primes étant cumulables. En outre, s’ils s’engagent à exercer trois années supplémentaires après cinq années de services effectifs à compter de la date d'effet de la convention, ils bénéficieront d’un avancement accéléré de 2 ans.

La prime d'exercice territorial vise à valoriser le temps d'exercice médical lorsqu'il est partagé entre plusieurs établissements, dans le cadre d’un GHT ou non. Son montant est fonction du nombre moyen hebdomadaire de demi-journées passées en dehors du site principal d'exercice du praticien ainsi que du nombre de sites d'exercice différents.

  • 1 demi-journée par semaine : 250 € brut
  • de plus de 1 demi-journée à 3 demi-journées inclus : 450 € brut
  • de plus de 3 demi-journées à 4 demi-journées inclus : 700 € brut
  • 4 demi-journées sur au moins 2 sites différents du site principal d'exercice : 1 000 € brut
  • plus de 4 demi-journées : 1 000 € brut

Pour être éligible à la prime, l'activité partagée du praticien doit être réalisée sur un site distant de 20 km au moins de son site principal d'exercice.

Action Praticiens Hôpital se félicitent de ces mesures ciblées qui constituent des avancées statutaires. Toutefois, elles ne masquent pas les insuffisances globales du plan Attractivité sur des points essentiels :

  • La lisibilité de ces mesures auraient été bien meilleure si la suppression des 4 premiers échelons de la carrière de praticien hospitalier avait été retenue comme notre organisation l’avait demandée.
  • Le décompte du temps de travail des personnels médicaux : alors que l’unanimité des intersyndicales s’est faite autour d’une décompte de la journée de 24 heures en 5 plages, le Ministère de la santé s’obstine à refuser ce qui est une mesure évidente d’équité entre les spécialités en décompte horaire et celles qui sont en demi-journées.
  • La reconnaissance des organisations syndicales de praticiens hospitaliers : la création des GHT et d’une Conférence territoriale de dialogue social étaient une occasion historique de rendre possible l’expression syndicale des praticiens au sein des structures hospitalières, comme l’a d’ailleurs préconisé un récent rapport de l’Igas. Le Ministère de la santé a refusé aux médecins et pharmaciens hospitaliers ce droit élémentaire pourtant inscrit dans la Constitution. Nous attendons toujours par ailleurs la concrétisation d’une mesure figurant dans la loi de modernisation du système de santé : la création du Conseil supérieur des professions médicales, odontologiques et pharmaceutiques hospitalières.

Nous sommes toujours en attente des textes relatifs aux valences exercées par les praticiens hospitaliers titulaires dans le cadre de leur exercice professionnel. Il semble que malheureusement, ces textes n’auront qu’une portée limitée dans la mesure où ils n’auront aucun caractère opposable.

Ce quinquennat s’achève donc sur un bilan en demi-teinte, fait d’incontestables avancées statutaires gâchées par un manque désespérant de courage politique. Il ne reste plus que quelques semaines pour que le Ministère de la santé corrige le tir.

Annexe : 
Décret n° 2017-326 du 14 mars 2017 relatif à l'activité partagée de certains personnels médicaux, odontologiques et pharmaceutiques et créant la convention d'engagement de carrière hospitalière pour les praticiens contractuels et les assistants des hôpitaux https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000034187366

Décret n° 2017-327 du 14 mars 2017 portant création d'une prime d'exercice territorial et d'une prime d'engagement de carrière hospitalière https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000034187414

Arrêté du 14 mars 2017 relatif à la prime d'exercice territorial des personnels médicaux, odontologiques et pharmaceutiques https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000034187486

Arrêté du 14 mars 2017 fixant la liste des spécialités éligibles à la prime d'engagement de carrière hospitalière des praticiens contractuels et des assistants des hôpitaux, au titre des recrutements sur des postes correspondant à un diplôme d'études spécialisées présentant des difficultés importantes de recrutement dans les établissements publics de santé https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000034187518

Arrêté du 14 mars 2017 fixant les modalités d'application des dispositions relatives à la prime d'engagement de carrière hospitalière des assistants des hôpitaux et des praticiens contractuels exerçant leur activité dans les établissements publics de santé https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000034187524 

Contacts :
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Avec le soutien du Groupe Pasteur Mutualité

 

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Campagne nationale
" Dis Doc', t'as ton doc' ? "  pour faire évoluer le modèle culturel des médecins !

 

Retrouvez toute l'information dans le communiqué de presse (cliquez ici)

www.cfar.org/didoc/ 

 

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Actu'APH n°16

       

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     Les annonces de recrutement octobre 2023

 

             retrouver ces annonces sur le site reseauprosante.fr

 

Les dernières actus

75 % DES MEDECINS HOSPITALIERS RISQUENT DE QUITTER L’HOPITAL PUBLIC DANS LES 5 ANS… … PARCE QUE PERSONNE NE PREND SOIN DES MEDECINS HOSPITALIERS.

MISSION-FLASH : UN NOUVEAU RATAGE GOUVERNEMENTAL (PREVISIBLE) !

Ce vendredi 1er juillet, Action Praticiens Hôpital dévoilait à la presse les résultats complets de l’enquête « Nuits Blanches » sur la permanence médicale des soins à l’hôpital public : 75 % des praticiens hospitaliers risquent de quitter l’hôpital public dans les 5 ans à cause de la permanence des soins. En parallèle, le rapport de la mission-flash sur les urgences était remis à la Première Ministre. Un rapport sans doute amoindri à la demande de la Première Ministre, puisque seules 41 des multiples propositions [CP1] [WA2] envisagées par la mission ont pu figurer dans le rapport.

le dossier de presse

Lettre aux élus De La République

Cliquez ici pour télécharger le numéro spécial d'Actu'APH

Paris, le 22 juin 2022

Monsieur le Président du Sénat,

Monsieur le Président, Madame la rapporteure de la commission d’enquête sur la situation de l’hôpital et le système de santé en France

Mesdames les Sénatrices, Messieurs les Sénateurs,


Action Praticiens Hôpital, union d’Avenir Hospitalier et de la Confédération des Praticiens des Hôpitaux, organisation majoritaire aux dernières élections professionnelles pour le Conseil Supérieur des Personnels Médicaux vous remercie pour l’écoute attentive lors de notre audition au Sénat du 9 décembre 2021. Nous vous remercions pour le rapport que vous avez publié le 29 mars 2022 et nous nous permettons de vous rappeler notre proposition de réfléchir ensemble sur les modalités législatives à mettre en œuvre pour faire évoluer la situation de l’Hôpital Public et de l’accès à un juste soin qui se dégradent sur l’ensemble du territoire national.

Nous représentons les médecins, pharmaciens, odontologistes des hôpitaux et faisons partie des corps intermédiaires élus. Nous sommes issus du terrain et des terroirs de notre Nation. Nous appartenons à l’Hôpital Public pour lequel nous œuvrons jour et nuit pour permettre un accès aux soins à tous nos concitoyens, vos électrices et vos électeurs, pour qu’en France vivre en bonne santé soit et reste une réalité.

Dans cette lettre nous vous résumons une partie de notre analyse sur les points de blocage et les leviers que la Loi devra changer pour que demain le pilier Santé retrouve sa juste place dans notre société. Pour que l’ensemble des praticiens et soignants des établissements de santé, du médico-social comme de la ville puissent retrouver la sérénité d’exercice dont ils ont besoin pour répondre aux attentes des patients et de leur famille.

Nous avons subi depuis des décennies le dogme de la rationalisation fiduciaire et notre système est à bout de souffle, au bord d’une rupture irrémédiable. La France qui dans les années 2000 était à la pointe de la médecine dans le monde se retrouve aujourd’hui au 23ème rang.

Notre rôle de corps intermédiaire a été trop souvent ignoré et parfois maltraité par une gangue administrative qui a parfois perdu le sens des valeurs de notre société. Nous connaissons bien les territoires et ce que nous avons à faire pour le bien commun. Nous vous l’avons démontré depuis longtemps et encore plus lors de la première vague Covid. Nous avons alerté également maintes fois pour que les choses évoluent…

Il semble temps aujourd’hui de changer de méthode et de retrouver des objectifs quantitatifs acceptables mais surtout qualitatifs en termes de juste soin pour les patients et d’équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle pour nous vos soignants. Ces conditions sont indispensables pour que nos concitoyens puissent retrouver une espérance de vie en bonne santé superposable à celle des autres pays et que les acteurs du soin que nous sommes puissent également retrouver le sens de leurs métiers.

Nous ne sommes pas abstentionnistes ou spectateurs passifs mais des acteurs engagés pour construire le renouveau tant attendu par les Françaises et les Français et clairement exprimé ces dernières semaines. Nous sommes et serons là pour vous aider à reconstruire et à moderniser l’existant pour que le vivre ensemble en bonne santé ne soit plus un mirage mais redevienne une réalité pour toutes et tous en tout point du territoire.

APH est à votre disposition pour travailler dans cette direction dans un respect mutuel et autour des valeurs de notre République.

Prenez soin de vous, des vôtres et de la santé de vos administrés comme celle de l’Hôpital Public et de notre système de soin.

 

APH REAGIT A LA « NOTE AU GOUVERNEMENT » DE MARTIN HIRSCH

 

Tribune APH du 9 mai 2022

 

Martin Hirsch, directeur général de l’APHP, s’est autorisé à envoyer une « note au gouvernement » [1] qui ressemble à un acte de candidature au poste de ministre chargé de la Santé. Dans cette note, adressée en copie à la presse, il étale ses réflexions et ses propositions pour l’hôpital public… Nous nous limiterons ici à commenter ses propositions, exposées comme une profession de foi.

Faire le constat du naufrage de l’hôpital public, annoncé par les syndicats depuis longtemps, fait désormais l’unanimité. Les discours des politiques et des administratifs assurant que l’hôpital tient toujours debout, qu’il a tenu pendant la pandémie, que la résilience des hospitaliers est inaltérable ne sont que façade. La réalité de notre quotidien est tout autre : la souffrance des hospitaliers explose, déprogrammations et fermetures de services résultent du manque de professionnels paramédicaux et médicaux, qui fuient en nombre le service public hospitalier. Nombre de celles et ceux qui restent encore sur le front sont rongés par un épuisement professionnel et personnel.

Cependant, les angles de vue proposés par Martin Hirsch sont inquiétants, en profond décalage avec les métiers du soin et la notion de service public.

  • Considérer que le soin se résume à une productivité mesurable est d’une cruelle indécence pour tous ceux dont on salue la vocation, l’humanisme et tout simplement le professionnalisme. Dans quelque secteur du soin que ce soit, le geste technique – qui rapporte à l’hôpital – n’est rien sans la relation du soignant avec le patient, sans le travail d’équipe, sans la réflexion sur son propre travail. C’est pourtant bien cette perte de sens qui fait fuir ou qui épuise les professionnels de santé.
  • Considérer que le professionnel de santé est un pion qui joue individuellement et que l’on peut balader d’un service à l’autre, d’un établissement à l’autre, d’une région à l’autre est encore une fois oublier le sens du soin à l’hôpital. Une équipe se construit, a une histoire, un projet, elle se renouvelle, mais doit savoir garder ceux qui s’investissent pour elle et doit donner la possibilité à chacun de s’investir, pour se sentir partie prenante de l’œuvre commune de soigner, d’accompagner et du vivre ensemble.
  • Considérer l’hôpital sans la ville oublie que le système de santé doit être centré autour du patient, et de son médecin traitant, et non du CHU parisien. Le champ du médico-social semblerait aussi avoir été omis… Le passage à l’hôpital d’un patient ne devrait se faire que lorsque les moyens de la ville et du premier recours sont dépassés : compétences spécialisées, plateaux techniques et maternités.
  • Défier les corps intermédiaires élus et donc légitimes, c’est-à-dire les syndicats – ce terme n’est même pas mentionné dans sa note – comme ne défendant pas les intérêts des praticiens est particulièrement déplacé. L’exemple de la discussion lors du Ségur sur la permanence des soins… à laquelle il n’a pas participé, contrairement à nous ! – en dit long sur sa vision du dialogue social…

Ainsi, ses propositions sont-elles également en décalage avec les métiers du soin hospitalier.

  • L’attractivité (jamais nommée dans la « note ») ne peut se résumer au problème des rémunérations. Il est si facile d’occulter les réelles difficultés : permanence des soins, temps de travail, reconnaissance de la pénibilité, équilibre vie professionnelle et personnelle, adaptation des contraintes à la parentalité… Le Ségur a été insuffisant, quand il n’a pas été insultant pour les praticiens hospitaliers. Le chantier de l’attractivité est à ouvrir réellement, courageusement : c’est une des priorités à mettre en œuvre immédiatement.
  • La mobilité versus la carrière à vie ? Destructrice de l’équipe et de tout projet professionnel, la perpétuelle mobilité contribuerait à envoyer les praticiens vers des carrières « à vie » dans les établissements qui le proposent : les établissements privés. Si nous sommes d’accord sur le fait que la concentration des prérogatives « clinique, enseignement, recherche et management » sur les seuls hospitalo-universitaires n’a pas de sens, il n’y a en revanche aucune honte à être praticien hospitalier toute sa vie, ou pendant un temps long, dans un même établissement. Il n’y a aucune honte à y travailler sans aspiration hospitalo-universitaire. Le travail hospitalier des praticiens implique la constitution de projets à long terme, d’investissements financiers, mais aussi de création de réseaux avec la ville, le médico-social et de suivi des patients porteurs de pathologies chroniques complexes. Monsieur Hirsch sait-il seulement ce qu’est le travail d’un praticien hospitalier, d’un soignant ?
  • La casse du statut ? Oui, les professionnels de santé gagneraient à être reconnus ou assimilés à des fonctionnaires « régaliens », plutôt que de poursuivre leur engagement dans l’hôpital public tout en voyant des collègues faire de l’intérim pour des rémunérations qui vont jusqu’à dix fois la leur, pour produire de l’acte sans contribuer aux piliers essentiels de l’hôpital que sont l’équipe, les liens entre services et la vie institutionnelle. Tous ces nouveaux contrats dont rêve Monsieur Hirsch ne font pas avancer l’hôpital : ils continuent à le détruire davantage. Les professionnels de santé engagés dans l’hôpital public demandent seulement à être rémunérés en fonction du travail qu’ils réalisent, où pénibilité et responsabilité doivent être prises en compte.
  • La gouvernance souffre en tout premier lieu de démocratie, notamment dans la désignation des chefs de service et de pôle. Aucun projet de réforme de gouvernance ne peut voir le jour sans ce prérequis. L’évocation des instances médicales et paramédicales des instances de gouvernance n’appelle pas la comparaison suggérée par Martin Hirsch : ni leur composition ni leurs missions ne sont comparables, ce d’autant qu’aucune représentation syndicale médicale locale n’est actée dans les établissements publics de santé. Cette absence d’implication des syndicats de praticiens hospitaliers à l’échelon du territoire de santé est une anomalie qui interroge…

Action Praticien Hôpital ne cesse d’appeler à réformer le système de santé et continuera à porter les principes de la qualité de vie des praticiens hospitaliers ; c’est l’intérêt de l’hôpital public : ceux qui y travaillent, ceux qui y sont soignés. Pour nous, le statut de praticiens est un gage de sûreté pour ce corps mais également d’équité sur l’ensemble du territoire national. Contrairement aux propos de Monsieur Hirsch, le cadre qu’il définit comme « rigide » de l’hôpital public ne l’empêche pas d’évoluer. Au contraire, il sécurise une réforme nécessaire, tout en gardant les prérogatives du service public comme les valeurs de la République pour défendre notre système solidaire de santé.

Nous défendrons des actions pour promouvoir un renouveau du système hospitalier et de celui de la santé en conservant les fondamentaux comme ceux des statuts, des engagements par conviction au service des patients et dans un esprit d’équipe et avec une rémunération revalorisée mais sans lien avec de l’intéressement et de la spéculation.

Cette réforme sera coûteuse mais elle est nécessaire, et elle sera efficace.

Ayons le courage de définir la place de l’hôpital public dans le système de santé : il n’est en concurrence ni avec la médecine de ville, ni avec l’activité des cliniques lucratives dont les missions et les objectifs sont différents.

Ayons le courage de mettre sur la table le problème du temps de travail des praticiens hospitaliers, chantier éludé du Ségur, et mettons en regard les rémunérations avec le volume horaire de travail réalisé par les praticiens.

Ayons le courage de corriger l’erreur du Ségur qui a valorisé l’engagement des jeunes sans considérer celui de ceux qui tiennent l’hôpital public depuis des dizaines d’années : donnons à tous la bonification d’ancienneté de 4 ans.

Ayons le courage de mettre sur la table le chantier de la permanence des soins : pas timidement et de manière insultante comme au Ségur, mais par une revalorisation massive à hauteur de la permanence des soins effectuée par les libéraux (le rapport de l’IGAS sur le sujet n’est toujours pas public…), et par une prise en compte des effets collatéraux du travail de nuit : pénibilité, déséquilibre vie professionnelle – vie personnelle, morbidité induite et réduction de l’espérance de vie.

Ayons le courage d’officialiser les mesures d’attractivité plutôt que de laisser perdurer les petits arrangements opaques, à la limite de la légalité, dont le principe et de nombreux exemples sont pourtant connus des tutelles.

Ayons le courage de réformer la gouvernance en imposant une réelle démocratie sanitaire, dans la désignation des chefs de service et de pôle autour d’un projet médico-soignant. Donnons la possibilité de faire exister les syndicats médicaux dans les établissements au même titre que les syndicats paramédicaux. Les syndicats et leurs représentants ont un rôle à joueur pour faire vivre le dialogue social dans les établissements de soins mais également sur les territoires de santé.

Ayons le courage d’un dialogue social équilibré. Les erreurs de trajectoire pour l’hôpital public, et notamment les plus récentes, sont le fruit de négociations tripartites où directeurs et DGOS ont une connivence à peine voilée, tandis que la parole – et même le vote – des praticiens concernant les évolutions est quasiment ignorée. Écouter le terrain sans le suivre nous a conduit dans le mur. Appliquer les propositions des représentants légitimes que sont les syndicats est la seule planche de salut pour l’hôpital public : Action Praticiens Hôpital, union d’Avenir Hospitalier et de la Confédération des Praticiens des Hôpitaux, et ses composantes, représentant l’ensemble des spécialités médicales, odontologiques et pharmaceutiques, majoritaires chez les praticiens hospitaliers et les contractuels aux dernières élections professionnelles, sera présent et force de propositions.

Jean-François Cibien- Président AH, Président APH, 06 07 19 79 83

Carole Poupon - Présidente CPH, Vice-présidente APH ; 06 76 36 56 67

Yves Rébufat - Président exécutif AH , 06 86 87 62 76

[1] https://www.lesechos.fr/economie-france/social/hopital-le-temps-de-la-refondation-1404467

 

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