Prévention, la priorité n°1 d’Agnès Buzyn

En 2016, la Direction Générale de la Santé (DGS) présentait son projet stratégique 2017-2019. Le premier enjeu décrit concerne l’investissement collectif dans la promotion de la santé et la prévention.
 
Pour la DGS, cet investissement n’est pas que de nature financière, mais consiste aussi à mobiliser tous les acteurs dont les interventions peuvent avoir un impact significatif sur la santé et les inégalités sociales et territoriales de santé. D’où la nécessité de promouvoir une approche intersectorielle entre acteurs institutionnels pour faciliter la convergence des politiques publiques en réponse aux besoins de prévention, de soins et d’accompagnement social, tout en valorisant et accompagnant ces acteurs (population, association, professionnel de santé) afin de pouvoir procéder à une mise en œuvre opérationnelle adaptée au plus près des réalités du terrain.
 
La DGS doit piloter au niveau national, l’organisation et la sélection des connaissances nécessaires en promotion de la santé et prévention (PPS). Elle souhaite contribuer à élaborer une programme national de santé publique rassemblent les grandes orientations stratégiques se déclinant dans les parcours de santé autour de priorités comme la santé des jeunes, la santé mentale, la santé environnementale…
Depuis, Emmanuel Macron, candidat aux élections présidentielles, lors de son débat télévisé, avait insisté sur l’importance de la prévention en souhaitant que 40 000 étudiants (en médecine ?) consacrent un trimestre pendant leurs études à faire de la prévention dans les écoles et les entreprises. Pourquoi pas dans les hôpitaux ? aux urgences ?
 
Agnès Buzyn, notre nouvelle Ministre des solidarités et de la santé, a décliné le lundi 18 septembre les quatre axes de sa stratégie nationale de santé : prévention, lutte contre les inégalités, cohérence et innovation. Une fois de plus la prévention est affichée comme étant la priorité n°1. « La pertinence est l’enjeu majeur des prochaines années, mais il faut valoriser la bonne médecine, précise la ministre. Et il faut un travail de longue haleine pour définir un parcours coordonné, fluide, favorisant la prévention et sans acte inutile ».
 
Concernant le service sanitaire des étudiants en santé la Ministre précise que « Les premières expérimentations seront mises en place en mars 2018, et j’espère que le système sera déployé à la rentrée 2018. Mais cela nécessite un cadrage précis. Les professionnels de santé sont très nombreux et divers, il faut les envoyer sur le bon terrain avec les bons outils. »
 
L’hôpital est déjà engagé dans la prévention, mais dans des domaines bien spécifiques. Une réflexion est nécessaire pour impliquer davantage les médecins hospitaliers dans tous les domaines de la prévention. Le service sanitaire des étudiants sera-t-il suffisant pour sensibiliser les nouvelles générations de médecins ? Quoiqu’il en soit, il est nécessaire de développer un plan impliquant l’ensemble des médecins hospitaliers, tout en pensant à la cotation de ces actes ! On peut également s’interroger pour savoir si la prévention de la souffrance au travail des acteurs de santé (et pas seulement par le biais de la sempiternelle QVT) ne serait pas la meilleure des façons d’assurer eux-mêmes des actions de prévention de qualité 
 

Et si les médecins hospitaliers avaient un rôle à jouer dans le parcours de prévention ?

 
La France, n’échappe pas à l’épidémie d’obésité mondiale !
 
Les femmes jeunes sont touchées aussi, avec des risques importants de complications pendant la grossesse : diabète gestationnel, hypertension artérielle, éclampsie et pour l’enfant, difficultés de dépistage échographique, risque de macrosomie, de dystocie des épaules, augmentation de la morbi-mortalité périnatale et risque d’obésité infantile.
La sensibilisation des femmes en surcharge pondérale est capitale et doit se faire sans stigmatisation, mais aussi avec un devoir d’information claire sur les risques encourus. La prise en charge doit être pluridisciplinaire et précoce anténatale, conduisant à un suivi éducationnel personnalisé ville-hôpital.
Le bénéfice d’une telle prévention est évident pour les femmes, les enfants et les familles. Il est temps de donner les moyens d’un plan réellement coordonné et financé permettant l’organisation et le remboursement des mesures préventives, encourageant l’équilibre nutritionnel et une activité physique adaptée.
 
Comme dans tous les domaines, s’agissant de surpoids et grossesse, le coût investi dans la prévention serait largement récompensé en termes humain, sociologique et financier.
Pascale Le Pors Le moine
 
Un bilan cognitif chez le sujet âgé : pour qui ? comment ? et par qui ?
 
Le bilan cognitif en gériatrie dépiste ou diagnostique les maladies de la mémoire, de façon à éclairer les aidants sur les causes des déficits et surtout des troubles du comportement, dans le cadre de la maladie d’Alzheimer ou des maladies apparentées.
 
Les tests neuropsychologiques sont d’une importance capitale, ils étudient la mémoire dans ses différents aspects, le langage, la mémoire épisodique, sémantique, autobiographique, l'orientation dans l'espace et le temps, le raisonnement, les savoir-faire, les praxies, la reconnaissance, l’expression écrite, le calcul, la perception, la planification….
Ils permettent avec l’imagerie, l’identification de la dégénérescence des structures temporales internes évocatrices de la maladie d’Alzheimer.
Les troubles du langage insidieux qui s’aggravant progressivement sont aussi un mode de début.. Les troubles visuo spatiaux sont également recherchés et constituent un autre mode de début.
 
Les troubles comportementaux existent quasiment toujours, en particulier l’apathie et l’anxiété. Ils peuvent constituer le motif principal de la plainte des familles avec le changement de caractère et de comportement. Par principe le neuropsychologue recherchera les signes en faveur d’une dépression associée ou en tant que diagnostic différentiel d’une atteinte mnésique dégénérative. L’utilisation d’outils psychométriques avec entretiens semi structurés permet de s’orienter, ils aident à authentifier les idées délirantes, les hallucinations etc.
L’attention, la concentration, la capacité à passer d’une idée à l’autre, à filtrer l’information, à établir une stratégie sont également étudiés et habituellement, précocement altérés, en particulier dans les démences frontales où les troubles du comportement touchant à la socialisation, l’expression de l’affectivité, de la sexualité, l’agitation, la dysphorie, l’instabilité et la désinhibition attirent l’attention alors que l’altération de la mémoire ne semble pas encore trop importante.
 
Chez les sujets très âgés polypathologiques, au passé vasculaire, la maladie d’Alzheimer pure est moins fréquente qu’on ne le dit, les démences vasculaires ou mixtes sont plus souvent diagnostiquées. 
Le dépistage se fait habituellement avec le MMS, le test des 5 mots de Dubois et le test de l’horloge pour les activités mnésiques, les IADL pour les activités instrumentales. En 20 minutes on peut se faire une opinion sur la possible existence d’une maladie cognitive et lancer les investigations adéquates. Lorsque le diagnostic ne fait pas difficultés mais qu’il convient de le préciser, d’orienter la prise en charge, d’aider les aidants à se situer et à utiliser les compétences résiduelles et de mettre en place les aides sociales, la consultation mémoire de premier niveau convient parfaitement . 
 
Ainsi, la prise en charge des déficits cognitifs est envisageable aux stades précoces grâce à l’identification des causes traitables et dans l’instauration précoce d’interventions non pharmacologiques. Le rôle des médecins à l’hôpital, en EHPAD et en ville est donc capital dans la prévention de la démence. 
Michel Salom
 
 

 

 

Avec le soutien du Groupe Pasteur Mutualité

 

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Campagne nationale
" Dis Doc', t'as ton doc' ? "  pour faire évoluer le modèle culturel des médecins !

 

Retrouvez toute l'information dans le communiqué de presse (cliquez ici)

www.cfar.org/didoc/ 

 

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Actu'APH n°16

       

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     Les annonces de recrutement octobre 2023

 

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Les dernières actus

75 % DES MEDECINS HOSPITALIERS RISQUENT DE QUITTER L’HOPITAL PUBLIC DANS LES 5 ANS… … PARCE QUE PERSONNE NE PREND SOIN DES MEDECINS HOSPITALIERS.

MISSION-FLASH : UN NOUVEAU RATAGE GOUVERNEMENTAL (PREVISIBLE) !

Ce vendredi 1er juillet, Action Praticiens Hôpital dévoilait à la presse les résultats complets de l’enquête « Nuits Blanches » sur la permanence médicale des soins à l’hôpital public : 75 % des praticiens hospitaliers risquent de quitter l’hôpital public dans les 5 ans à cause de la permanence des soins. En parallèle, le rapport de la mission-flash sur les urgences était remis à la Première Ministre. Un rapport sans doute amoindri à la demande de la Première Ministre, puisque seules 41 des multiples propositions [CP1] [WA2] envisagées par la mission ont pu figurer dans le rapport.

le dossier de presse

Lettre aux élus De La République

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Paris, le 22 juin 2022

Monsieur le Président du Sénat,

Monsieur le Président, Madame la rapporteure de la commission d’enquête sur la situation de l’hôpital et le système de santé en France

Mesdames les Sénatrices, Messieurs les Sénateurs,


Action Praticiens Hôpital, union d’Avenir Hospitalier et de la Confédération des Praticiens des Hôpitaux, organisation majoritaire aux dernières élections professionnelles pour le Conseil Supérieur des Personnels Médicaux vous remercie pour l’écoute attentive lors de notre audition au Sénat du 9 décembre 2021. Nous vous remercions pour le rapport que vous avez publié le 29 mars 2022 et nous nous permettons de vous rappeler notre proposition de réfléchir ensemble sur les modalités législatives à mettre en œuvre pour faire évoluer la situation de l’Hôpital Public et de l’accès à un juste soin qui se dégradent sur l’ensemble du territoire national.

Nous représentons les médecins, pharmaciens, odontologistes des hôpitaux et faisons partie des corps intermédiaires élus. Nous sommes issus du terrain et des terroirs de notre Nation. Nous appartenons à l’Hôpital Public pour lequel nous œuvrons jour et nuit pour permettre un accès aux soins à tous nos concitoyens, vos électrices et vos électeurs, pour qu’en France vivre en bonne santé soit et reste une réalité.

Dans cette lettre nous vous résumons une partie de notre analyse sur les points de blocage et les leviers que la Loi devra changer pour que demain le pilier Santé retrouve sa juste place dans notre société. Pour que l’ensemble des praticiens et soignants des établissements de santé, du médico-social comme de la ville puissent retrouver la sérénité d’exercice dont ils ont besoin pour répondre aux attentes des patients et de leur famille.

Nous avons subi depuis des décennies le dogme de la rationalisation fiduciaire et notre système est à bout de souffle, au bord d’une rupture irrémédiable. La France qui dans les années 2000 était à la pointe de la médecine dans le monde se retrouve aujourd’hui au 23ème rang.

Notre rôle de corps intermédiaire a été trop souvent ignoré et parfois maltraité par une gangue administrative qui a parfois perdu le sens des valeurs de notre société. Nous connaissons bien les territoires et ce que nous avons à faire pour le bien commun. Nous vous l’avons démontré depuis longtemps et encore plus lors de la première vague Covid. Nous avons alerté également maintes fois pour que les choses évoluent…

Il semble temps aujourd’hui de changer de méthode et de retrouver des objectifs quantitatifs acceptables mais surtout qualitatifs en termes de juste soin pour les patients et d’équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle pour nous vos soignants. Ces conditions sont indispensables pour que nos concitoyens puissent retrouver une espérance de vie en bonne santé superposable à celle des autres pays et que les acteurs du soin que nous sommes puissent également retrouver le sens de leurs métiers.

Nous ne sommes pas abstentionnistes ou spectateurs passifs mais des acteurs engagés pour construire le renouveau tant attendu par les Françaises et les Français et clairement exprimé ces dernières semaines. Nous sommes et serons là pour vous aider à reconstruire et à moderniser l’existant pour que le vivre ensemble en bonne santé ne soit plus un mirage mais redevienne une réalité pour toutes et tous en tout point du territoire.

APH est à votre disposition pour travailler dans cette direction dans un respect mutuel et autour des valeurs de notre République.

Prenez soin de vous, des vôtres et de la santé de vos administrés comme celle de l’Hôpital Public et de notre système de soin.

 

APH REAGIT A LA « NOTE AU GOUVERNEMENT » DE MARTIN HIRSCH

 

Tribune APH du 9 mai 2022

 

Martin Hirsch, directeur général de l’APHP, s’est autorisé à envoyer une « note au gouvernement » [1] qui ressemble à un acte de candidature au poste de ministre chargé de la Santé. Dans cette note, adressée en copie à la presse, il étale ses réflexions et ses propositions pour l’hôpital public… Nous nous limiterons ici à commenter ses propositions, exposées comme une profession de foi.

Faire le constat du naufrage de l’hôpital public, annoncé par les syndicats depuis longtemps, fait désormais l’unanimité. Les discours des politiques et des administratifs assurant que l’hôpital tient toujours debout, qu’il a tenu pendant la pandémie, que la résilience des hospitaliers est inaltérable ne sont que façade. La réalité de notre quotidien est tout autre : la souffrance des hospitaliers explose, déprogrammations et fermetures de services résultent du manque de professionnels paramédicaux et médicaux, qui fuient en nombre le service public hospitalier. Nombre de celles et ceux qui restent encore sur le front sont rongés par un épuisement professionnel et personnel.

Cependant, les angles de vue proposés par Martin Hirsch sont inquiétants, en profond décalage avec les métiers du soin et la notion de service public.

  • Considérer que le soin se résume à une productivité mesurable est d’une cruelle indécence pour tous ceux dont on salue la vocation, l’humanisme et tout simplement le professionnalisme. Dans quelque secteur du soin que ce soit, le geste technique – qui rapporte à l’hôpital – n’est rien sans la relation du soignant avec le patient, sans le travail d’équipe, sans la réflexion sur son propre travail. C’est pourtant bien cette perte de sens qui fait fuir ou qui épuise les professionnels de santé.
  • Considérer que le professionnel de santé est un pion qui joue individuellement et que l’on peut balader d’un service à l’autre, d’un établissement à l’autre, d’une région à l’autre est encore une fois oublier le sens du soin à l’hôpital. Une équipe se construit, a une histoire, un projet, elle se renouvelle, mais doit savoir garder ceux qui s’investissent pour elle et doit donner la possibilité à chacun de s’investir, pour se sentir partie prenante de l’œuvre commune de soigner, d’accompagner et du vivre ensemble.
  • Considérer l’hôpital sans la ville oublie que le système de santé doit être centré autour du patient, et de son médecin traitant, et non du CHU parisien. Le champ du médico-social semblerait aussi avoir été omis… Le passage à l’hôpital d’un patient ne devrait se faire que lorsque les moyens de la ville et du premier recours sont dépassés : compétences spécialisées, plateaux techniques et maternités.
  • Défier les corps intermédiaires élus et donc légitimes, c’est-à-dire les syndicats – ce terme n’est même pas mentionné dans sa note – comme ne défendant pas les intérêts des praticiens est particulièrement déplacé. L’exemple de la discussion lors du Ségur sur la permanence des soins… à laquelle il n’a pas participé, contrairement à nous ! – en dit long sur sa vision du dialogue social…

Ainsi, ses propositions sont-elles également en décalage avec les métiers du soin hospitalier.

  • L’attractivité (jamais nommée dans la « note ») ne peut se résumer au problème des rémunérations. Il est si facile d’occulter les réelles difficultés : permanence des soins, temps de travail, reconnaissance de la pénibilité, équilibre vie professionnelle et personnelle, adaptation des contraintes à la parentalité… Le Ségur a été insuffisant, quand il n’a pas été insultant pour les praticiens hospitaliers. Le chantier de l’attractivité est à ouvrir réellement, courageusement : c’est une des priorités à mettre en œuvre immédiatement.
  • La mobilité versus la carrière à vie ? Destructrice de l’équipe et de tout projet professionnel, la perpétuelle mobilité contribuerait à envoyer les praticiens vers des carrières « à vie » dans les établissements qui le proposent : les établissements privés. Si nous sommes d’accord sur le fait que la concentration des prérogatives « clinique, enseignement, recherche et management » sur les seuls hospitalo-universitaires n’a pas de sens, il n’y a en revanche aucune honte à être praticien hospitalier toute sa vie, ou pendant un temps long, dans un même établissement. Il n’y a aucune honte à y travailler sans aspiration hospitalo-universitaire. Le travail hospitalier des praticiens implique la constitution de projets à long terme, d’investissements financiers, mais aussi de création de réseaux avec la ville, le médico-social et de suivi des patients porteurs de pathologies chroniques complexes. Monsieur Hirsch sait-il seulement ce qu’est le travail d’un praticien hospitalier, d’un soignant ?
  • La casse du statut ? Oui, les professionnels de santé gagneraient à être reconnus ou assimilés à des fonctionnaires « régaliens », plutôt que de poursuivre leur engagement dans l’hôpital public tout en voyant des collègues faire de l’intérim pour des rémunérations qui vont jusqu’à dix fois la leur, pour produire de l’acte sans contribuer aux piliers essentiels de l’hôpital que sont l’équipe, les liens entre services et la vie institutionnelle. Tous ces nouveaux contrats dont rêve Monsieur Hirsch ne font pas avancer l’hôpital : ils continuent à le détruire davantage. Les professionnels de santé engagés dans l’hôpital public demandent seulement à être rémunérés en fonction du travail qu’ils réalisent, où pénibilité et responsabilité doivent être prises en compte.
  • La gouvernance souffre en tout premier lieu de démocratie, notamment dans la désignation des chefs de service et de pôle. Aucun projet de réforme de gouvernance ne peut voir le jour sans ce prérequis. L’évocation des instances médicales et paramédicales des instances de gouvernance n’appelle pas la comparaison suggérée par Martin Hirsch : ni leur composition ni leurs missions ne sont comparables, ce d’autant qu’aucune représentation syndicale médicale locale n’est actée dans les établissements publics de santé. Cette absence d’implication des syndicats de praticiens hospitaliers à l’échelon du territoire de santé est une anomalie qui interroge…

Action Praticien Hôpital ne cesse d’appeler à réformer le système de santé et continuera à porter les principes de la qualité de vie des praticiens hospitaliers ; c’est l’intérêt de l’hôpital public : ceux qui y travaillent, ceux qui y sont soignés. Pour nous, le statut de praticiens est un gage de sûreté pour ce corps mais également d’équité sur l’ensemble du territoire national. Contrairement aux propos de Monsieur Hirsch, le cadre qu’il définit comme « rigide » de l’hôpital public ne l’empêche pas d’évoluer. Au contraire, il sécurise une réforme nécessaire, tout en gardant les prérogatives du service public comme les valeurs de la République pour défendre notre système solidaire de santé.

Nous défendrons des actions pour promouvoir un renouveau du système hospitalier et de celui de la santé en conservant les fondamentaux comme ceux des statuts, des engagements par conviction au service des patients et dans un esprit d’équipe et avec une rémunération revalorisée mais sans lien avec de l’intéressement et de la spéculation.

Cette réforme sera coûteuse mais elle est nécessaire, et elle sera efficace.

Ayons le courage de définir la place de l’hôpital public dans le système de santé : il n’est en concurrence ni avec la médecine de ville, ni avec l’activité des cliniques lucratives dont les missions et les objectifs sont différents.

Ayons le courage de mettre sur la table le problème du temps de travail des praticiens hospitaliers, chantier éludé du Ségur, et mettons en regard les rémunérations avec le volume horaire de travail réalisé par les praticiens.

Ayons le courage de corriger l’erreur du Ségur qui a valorisé l’engagement des jeunes sans considérer celui de ceux qui tiennent l’hôpital public depuis des dizaines d’années : donnons à tous la bonification d’ancienneté de 4 ans.

Ayons le courage de mettre sur la table le chantier de la permanence des soins : pas timidement et de manière insultante comme au Ségur, mais par une revalorisation massive à hauteur de la permanence des soins effectuée par les libéraux (le rapport de l’IGAS sur le sujet n’est toujours pas public…), et par une prise en compte des effets collatéraux du travail de nuit : pénibilité, déséquilibre vie professionnelle – vie personnelle, morbidité induite et réduction de l’espérance de vie.

Ayons le courage d’officialiser les mesures d’attractivité plutôt que de laisser perdurer les petits arrangements opaques, à la limite de la légalité, dont le principe et de nombreux exemples sont pourtant connus des tutelles.

Ayons le courage de réformer la gouvernance en imposant une réelle démocratie sanitaire, dans la désignation des chefs de service et de pôle autour d’un projet médico-soignant. Donnons la possibilité de faire exister les syndicats médicaux dans les établissements au même titre que les syndicats paramédicaux. Les syndicats et leurs représentants ont un rôle à joueur pour faire vivre le dialogue social dans les établissements de soins mais également sur les territoires de santé.

Ayons le courage d’un dialogue social équilibré. Les erreurs de trajectoire pour l’hôpital public, et notamment les plus récentes, sont le fruit de négociations tripartites où directeurs et DGOS ont une connivence à peine voilée, tandis que la parole – et même le vote – des praticiens concernant les évolutions est quasiment ignorée. Écouter le terrain sans le suivre nous a conduit dans le mur. Appliquer les propositions des représentants légitimes que sont les syndicats est la seule planche de salut pour l’hôpital public : Action Praticiens Hôpital, union d’Avenir Hospitalier et de la Confédération des Praticiens des Hôpitaux, et ses composantes, représentant l’ensemble des spécialités médicales, odontologiques et pharmaceutiques, majoritaires chez les praticiens hospitaliers et les contractuels aux dernières élections professionnelles, sera présent et force de propositions.

Jean-François Cibien- Président AH, Président APH, 06 07 19 79 83

Carole Poupon - Présidente CPH, Vice-présidente APH ; 06 76 36 56 67

Yves Rébufat - Président exécutif AH , 06 86 87 62 76

[1] https://www.lesechos.fr/economie-france/social/hopital-le-temps-de-la-refondation-1404467

 

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