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Lettre à la Ministre sur « les violences obstétricales »

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Le SYNGOF au sein d’Avenir Hospitalier, et avec la CPH a été reçu par la Ministre de la santé. L’accent a été mis sur plusieurs points importants (Lire Communiqué APH).
La polémique sur « les violences obstétricales » a été tout particulièrement dénoncée et cette lettre remise à la ministre qui nous a assurés de son soutien médical plein et entier.

 

Madame la Ministre,

L’Intersyndicale Avenir Hospitalier comprend en son sein notamment les Anesthésistes Réanimateurs (SNPHAR-E) et les Gynécologues Obstétriciens (SYNGOF). Nous nous sentons particulièrement concernés par la campagne médiatique sur « les violences obstétricales » et son relai au sein du gouvernement actuel.
Il n’est pas anodin que l’obstétrique soit en tête des spécialités attaquées. La salle d’accouchement est pour tous ses acteurs un équilibre permanent entre physiologie et pathologie, entre joies et drames. Il est donc facile, sur fond de naturalisme mal compris (cf campagne anti-vaccinale), de reprocher à ses acteurs d’exercer un pouvoir sur les femmes et les enfants. Notre cœur de métier est de détecter le pathologique, de le prévenir, de le traiter. Il est facile de nous traiter de trouble-fêtes, car chaque complication lors d’un accouchement rompt l’harmonie nécessaire à la naissance. Pourtant, comment imaginer revenir au temps de la morbi-mortalité d’il y a encore quelques décennies en France ou celle qui règne aujourd’hui encore dans certains pays ?
Notre propos n’est pas de défendre à tout crin des pratiques connotées dans le temps, car nous sommes persuadés que nos pratiques doivent en permanence évoluer pour répondre aux évolutions de la science et de la société. Ni de défendre des pratiques contraires à l’éthique ou au respect des patients(es). Les comportements déviants de certains professionnels de la naissance ne sont pas acceptables, mais les éradiquer, c’est travailler ensemble, grâce au développement professionnel continu. C’est aussi réfléchir aux conditions d’exercice actuellement dégradées avec un rythme de gardes effréné, des troubles du sommeil, conduisant souvent à un isolement destructeur pour la santé des soignants.
L’écoute des femmes comme celle de tous les patients est indispensable, c’est ainsi que nos pratiques évoluent dans le bon sens, nous le faisons au quotidien et nous continuerons à le faire.
Au quotidien, nous rencontrons les femmes, les couples ; nous sommes à leurs côtés, nous leur faisons profiter des progrès médicaux en termes de sécurité et de confort avec l’analgésie. Nous ne les obligeons pas à demander une péridurale, ni à allaiter et la pratique d’une aide instrumentale, d’une césarienne ou même d’une épisiotomie, est une décision de l’équipe obstétricale confrontée à ce qu’elle estime être un risque. Comme tout geste médical, elles ne doivent être réalisées qu’en cas de nécessité et après information. Les médecines dites « douces » ont leur place pour les femmes qui le désirent, mais ne doivent pas retarder l’intervention des spécialistes de l’accouchement en cas de difficultés ou de complications.
Renvoyer une image de « violence contre les femmes » est paradoxal, alors que plus de 80% des Internes de gynécologie-obstétrique ainsi que la grande majorité des sages-femmes sont des femmes !
Nous savons faire la part des choses quand certain(e)s polémistes se sont fait une spécialité lucrative du dénigrement, de l’opposition aux preuves scientifiques et de la manipulation, et ne pas répondre aux provocations. Les critiques doivent être entendues, mais les reprises de citations, de témoignages, non mis en balance avec des enquêtes globales de satisfaction émanant de l’ensemble des femmes, de l’ensemble des parturientes, conduisent à des attaques diffamatoires et sont alors très mal ressenties par les professionnels de la naissance (Gynécologues, Obstétriciens, Anesthésistes, Pédiatres, Sages-femmes).
Nous ressentons un vif sentiment d’injustice, alors que nous sommes engagés 24/24 h et 365 jours par an, dans des conditions souvent difficiles, dans la sécurité des soins apportée aux femmes et aux enfants, alors que nous remettons sans arrêt en cause nos pratiques et, qu’au quotidien nous recevons de nos patientes de nombreux signes et témoignages de satisfaction. Et puisque ces polémiques destructrices sont reprises au sein du gouvernement par la Secrétaire d’Etat chargée de l’Egalité entre les femmes et les hommes, nous en appelons donc au soutien de notre Ministre de tutelle.
Faire cesser la polémique n’est pas de votre ressort, toutefois, pour que la réalité soit mieux approchée, pourquoi, par exemple, ne pas lancer une enquête nationale de satisfaction ?
Alors que la spécialité de gynécologie-obstétrique ne cesse de reculer dans les choix à l’ECN, ces attaques incessantes, relayées au sein du gouvernement, risquent d’aggraver le mouvement actuel qui conduit à choisir des spécialités « tranquilles » et moins à risque de conflit ou de procès. Plus de 70% des naissances ont lieu dans les Hôpitaux, et le risque est réel, à très court terme, d’une désertification en gynécologues obstétriciens des salles d’accouchement.
Au-delà de cette spécialité particulièrement exposée du fait de son intense côté émotionnel, tous les médecins ne peuvent que se sentir concernés par cette stigmatisation permanente de leur exercice, par des groupes de pression dont les motivations sont souvent bien éloignées des intérêts des patient(es). Ces campagnes incessantes sont une menace dangereuse sur la confiance nécessaire entre usagers et soignants, et ce pour l’ensemble de la médecine.
En espérant votre soutien, nous vous prions de recevoir, Madame la Ministre, l’expression de nos salutations très respectueuses et dévouées.

Max-André DOPPIA - Président AVENIR HOSPITALIER            
Pascale Le PORS-LEMOINE - Vice-Présidente AVENIR HOSPITALIER

Loi TEPA et PH: Point d'actualité

 

TEPA est morte et entérée, mais la Justice fiscale, elle n'est toujours pas rendue pour les PH. Devant des réponses souvent contradictoires de l'adinistration fiscale et opposées à certaines jurisprudences (voir ici notre précedent article sur ce thème), et à la suite d'une demande d'un de nos collègues PH, Avenir Hospitalier à décidé d'écrire une nouvelle fois au Ministère de la Santé, esperant que enfin le Droit soit respecté au bénéfice de l'administré, c'est à dire nous.

Lire le courrier de Avenir Hospitalier.

 

 

Plan de 3 milliards d'économies?

 
 
 
Avenir Hospitalier a pris connaissance avec très grande inquiétude du plan d’économies supplémentaires de 3 milliards dans les hôpitaux.
 
Sans rentrer dans le ridicule des annonces contradictoires entre d’un côté l’argent donné aux établissements qui ont fait des emprunts risqués et douteux, et de l’autre des exercices de style sémantiques auxquels nous ne croyons pas (« évolution maitrisée de l’augmentation des dépenses et non réduction des dépenses »), Avenir Hospitalier rappelle que les hôpitaux sont déjà exsangues,  que les coupes sombres dans les budgets de personnel ont mis toutes les équipes à genoux, et que la demande de soins ne cesse de croître : est la chronique d’une mort annoncée du service public ?
 
Comment allons nous pouvoir répondre aux demandes de soins, si 22000 postes sont supprimés ? Alors que déjà de nombreux établissements fonctionnent dans des conditions indignes, grâce au recours de médecins intérimaires ?
 
Nous sommes d’autant plus inquiets que la future Loi de santé, hasard ou pas des calendriers, contient les ferments via des groupements hospitaliers de territoire d’une réorganisation basée sur une logique médicale transversale, évitant les gabegies de décisions politico managériales locales : comment envisager des réorganisations sereines dans un contexte de tensions sociales encore plus fortes ? Pour nous cette Loi contient via une gouvernance plus équilibrée les ferments de la fin de la Loi HPST et du tout pouvoir au Directeur pour des objectifs financiers, loi qui cumulée à la T2A 100% a écroulé la logique humaniste de l’hôpital, et l’hôpital dans son ensemble. Mais ces annonces de coupes sombres ne vont-elles pas téléscoper toute avancée ?
 
Et nous sommes d’autant plus inquiets que les propositions de la mission LeMenn vont pour nous dans le bon sens, mais ne pourront s’envisager à moyens constants et encore moins en diminution.
 
Nous entendons bien que nos jeunes collègues nous trouvent « passifs », nous aurions aimé les voir actifs avec nous contre HPST. Et plus actifs aux discussions en cours sur l’attractivité des carrières médicales hospitalières, comme si l’hôpital ne les concernait pas ! Nous sommes seuls à ces réunions les garants de la non précarisation de leurs futurs emplois hospitaliers, et seuls à chercher des solutions à l’intérim médical qui a délabré notre exercice dans de nombreux établissements ou spécialités. 
 
Donc Madame la Ministre, rassurez-nous, ou il faudra annoncer aux français que leur santé ne pourra plus être assurée.
 
 
 

Pannes hospitalières en vue…

Au moment où, dans les hôpitaux publics, l’été devrait déjà se préparer avec des recrutements de praticiens faisant suite aux promesses des différentes missions de ces dernières années, rien n’a encore bougé et rien n’est encore lisible.

En revanche, les intérimaires, eux, sont déjà recrutés quand les PH ne perçoivent toujours pas encore le moindre signal susceptible d’inverser la spirale descendante de la démographie hospitalière.

Face à cette situation, les 5 Intersyndicales de Praticiens Hospitaliers sont en devoir d’exigence de mesures d’attractivité claires, intelligibles et de bon sens.

Celles-ci ne remettraient pas en cause la loi de modernisation du système de santé et la réorganisation du tissu hospitalier en Groupements Hospitaliers de Territoires (GHT) mais, au contraire, leur donneraient un souffle vital pour leur déploiement et leur fonctionnement avec des praticiens investis car enfin mieux reconnus.

Le Communiqué de Presse unitaire (Cliquez ici) témoigne de l’urgence à agir pour l’hôpital avant 2017 et d'associer les paroles et les décisions concrètes d’effet à court et moyen terme pour des recrutements et donc des organisation hospitalières pérennes. 

Une base de données recensant tous les dysfonctionnements durant l’été sera bientôt remise mise en service afin d’aider à la quantification précise des pannes hospitalières. 

Dr Max-André DOPPIA
Président d'AVENIR HOSPITALIER
tél : 0683376264
Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

Préavis de grève du 10 octobre

Un prévis de grève a été déposé par Avenir Hospitalier ce jour auprès de la Ministre des solidarités et de la santé pour la journée nationale du 10 octobre 2017. Il concerne l'ensemble des personnels médicaux, pharmaceutiques et odontologiques des établissements publics de santé, quels que soient leurs statuts.

Avec le soutien du Groupe Pasteur Mutualité

 

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Campagne nationale
" Dis Doc', t'as ton doc' ? "  pour faire évoluer le modèle culturel des médecins !

 

Retrouvez toute l'information dans le communiqué de presse (cliquez ici)

www.cfar.org/didoc/ 

 

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Actu'APH n°16

       

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     Les annonces de recrutement octobre 2023

 

             retrouver ces annonces sur le site reseauprosante.fr

 

Les dernières actus

75 % DES MEDECINS HOSPITALIERS RISQUENT DE QUITTER L’HOPITAL PUBLIC DANS LES 5 ANS… … PARCE QUE PERSONNE NE PREND SOIN DES MEDECINS HOSPITALIERS.

MISSION-FLASH : UN NOUVEAU RATAGE GOUVERNEMENTAL (PREVISIBLE) !

Ce vendredi 1er juillet, Action Praticiens Hôpital dévoilait à la presse les résultats complets de l’enquête « Nuits Blanches » sur la permanence médicale des soins à l’hôpital public : 75 % des praticiens hospitaliers risquent de quitter l’hôpital public dans les 5 ans à cause de la permanence des soins. En parallèle, le rapport de la mission-flash sur les urgences était remis à la Première Ministre. Un rapport sans doute amoindri à la demande de la Première Ministre, puisque seules 41 des multiples propositions [CP1] [WA2] envisagées par la mission ont pu figurer dans le rapport.

le dossier de presse

Lettre aux élus De La République

Cliquez ici pour télécharger le numéro spécial d'Actu'APH

Paris, le 22 juin 2022

Monsieur le Président du Sénat,

Monsieur le Président, Madame la rapporteure de la commission d’enquête sur la situation de l’hôpital et le système de santé en France

Mesdames les Sénatrices, Messieurs les Sénateurs,


Action Praticiens Hôpital, union d’Avenir Hospitalier et de la Confédération des Praticiens des Hôpitaux, organisation majoritaire aux dernières élections professionnelles pour le Conseil Supérieur des Personnels Médicaux vous remercie pour l’écoute attentive lors de notre audition au Sénat du 9 décembre 2021. Nous vous remercions pour le rapport que vous avez publié le 29 mars 2022 et nous nous permettons de vous rappeler notre proposition de réfléchir ensemble sur les modalités législatives à mettre en œuvre pour faire évoluer la situation de l’Hôpital Public et de l’accès à un juste soin qui se dégradent sur l’ensemble du territoire national.

Nous représentons les médecins, pharmaciens, odontologistes des hôpitaux et faisons partie des corps intermédiaires élus. Nous sommes issus du terrain et des terroirs de notre Nation. Nous appartenons à l’Hôpital Public pour lequel nous œuvrons jour et nuit pour permettre un accès aux soins à tous nos concitoyens, vos électrices et vos électeurs, pour qu’en France vivre en bonne santé soit et reste une réalité.

Dans cette lettre nous vous résumons une partie de notre analyse sur les points de blocage et les leviers que la Loi devra changer pour que demain le pilier Santé retrouve sa juste place dans notre société. Pour que l’ensemble des praticiens et soignants des établissements de santé, du médico-social comme de la ville puissent retrouver la sérénité d’exercice dont ils ont besoin pour répondre aux attentes des patients et de leur famille.

Nous avons subi depuis des décennies le dogme de la rationalisation fiduciaire et notre système est à bout de souffle, au bord d’une rupture irrémédiable. La France qui dans les années 2000 était à la pointe de la médecine dans le monde se retrouve aujourd’hui au 23ème rang.

Notre rôle de corps intermédiaire a été trop souvent ignoré et parfois maltraité par une gangue administrative qui a parfois perdu le sens des valeurs de notre société. Nous connaissons bien les territoires et ce que nous avons à faire pour le bien commun. Nous vous l’avons démontré depuis longtemps et encore plus lors de la première vague Covid. Nous avons alerté également maintes fois pour que les choses évoluent…

Il semble temps aujourd’hui de changer de méthode et de retrouver des objectifs quantitatifs acceptables mais surtout qualitatifs en termes de juste soin pour les patients et d’équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle pour nous vos soignants. Ces conditions sont indispensables pour que nos concitoyens puissent retrouver une espérance de vie en bonne santé superposable à celle des autres pays et que les acteurs du soin que nous sommes puissent également retrouver le sens de leurs métiers.

Nous ne sommes pas abstentionnistes ou spectateurs passifs mais des acteurs engagés pour construire le renouveau tant attendu par les Françaises et les Français et clairement exprimé ces dernières semaines. Nous sommes et serons là pour vous aider à reconstruire et à moderniser l’existant pour que le vivre ensemble en bonne santé ne soit plus un mirage mais redevienne une réalité pour toutes et tous en tout point du territoire.

APH est à votre disposition pour travailler dans cette direction dans un respect mutuel et autour des valeurs de notre République.

Prenez soin de vous, des vôtres et de la santé de vos administrés comme celle de l’Hôpital Public et de notre système de soin.

 

APH REAGIT A LA « NOTE AU GOUVERNEMENT » DE MARTIN HIRSCH

 

Tribune APH du 9 mai 2022

 

Martin Hirsch, directeur général de l’APHP, s’est autorisé à envoyer une « note au gouvernement » [1] qui ressemble à un acte de candidature au poste de ministre chargé de la Santé. Dans cette note, adressée en copie à la presse, il étale ses réflexions et ses propositions pour l’hôpital public… Nous nous limiterons ici à commenter ses propositions, exposées comme une profession de foi.

Faire le constat du naufrage de l’hôpital public, annoncé par les syndicats depuis longtemps, fait désormais l’unanimité. Les discours des politiques et des administratifs assurant que l’hôpital tient toujours debout, qu’il a tenu pendant la pandémie, que la résilience des hospitaliers est inaltérable ne sont que façade. La réalité de notre quotidien est tout autre : la souffrance des hospitaliers explose, déprogrammations et fermetures de services résultent du manque de professionnels paramédicaux et médicaux, qui fuient en nombre le service public hospitalier. Nombre de celles et ceux qui restent encore sur le front sont rongés par un épuisement professionnel et personnel.

Cependant, les angles de vue proposés par Martin Hirsch sont inquiétants, en profond décalage avec les métiers du soin et la notion de service public.

  • Considérer que le soin se résume à une productivité mesurable est d’une cruelle indécence pour tous ceux dont on salue la vocation, l’humanisme et tout simplement le professionnalisme. Dans quelque secteur du soin que ce soit, le geste technique – qui rapporte à l’hôpital – n’est rien sans la relation du soignant avec le patient, sans le travail d’équipe, sans la réflexion sur son propre travail. C’est pourtant bien cette perte de sens qui fait fuir ou qui épuise les professionnels de santé.
  • Considérer que le professionnel de santé est un pion qui joue individuellement et que l’on peut balader d’un service à l’autre, d’un établissement à l’autre, d’une région à l’autre est encore une fois oublier le sens du soin à l’hôpital. Une équipe se construit, a une histoire, un projet, elle se renouvelle, mais doit savoir garder ceux qui s’investissent pour elle et doit donner la possibilité à chacun de s’investir, pour se sentir partie prenante de l’œuvre commune de soigner, d’accompagner et du vivre ensemble.
  • Considérer l’hôpital sans la ville oublie que le système de santé doit être centré autour du patient, et de son médecin traitant, et non du CHU parisien. Le champ du médico-social semblerait aussi avoir été omis… Le passage à l’hôpital d’un patient ne devrait se faire que lorsque les moyens de la ville et du premier recours sont dépassés : compétences spécialisées, plateaux techniques et maternités.
  • Défier les corps intermédiaires élus et donc légitimes, c’est-à-dire les syndicats – ce terme n’est même pas mentionné dans sa note – comme ne défendant pas les intérêts des praticiens est particulièrement déplacé. L’exemple de la discussion lors du Ségur sur la permanence des soins… à laquelle il n’a pas participé, contrairement à nous ! – en dit long sur sa vision du dialogue social…

Ainsi, ses propositions sont-elles également en décalage avec les métiers du soin hospitalier.

  • L’attractivité (jamais nommée dans la « note ») ne peut se résumer au problème des rémunérations. Il est si facile d’occulter les réelles difficultés : permanence des soins, temps de travail, reconnaissance de la pénibilité, équilibre vie professionnelle et personnelle, adaptation des contraintes à la parentalité… Le Ségur a été insuffisant, quand il n’a pas été insultant pour les praticiens hospitaliers. Le chantier de l’attractivité est à ouvrir réellement, courageusement : c’est une des priorités à mettre en œuvre immédiatement.
  • La mobilité versus la carrière à vie ? Destructrice de l’équipe et de tout projet professionnel, la perpétuelle mobilité contribuerait à envoyer les praticiens vers des carrières « à vie » dans les établissements qui le proposent : les établissements privés. Si nous sommes d’accord sur le fait que la concentration des prérogatives « clinique, enseignement, recherche et management » sur les seuls hospitalo-universitaires n’a pas de sens, il n’y a en revanche aucune honte à être praticien hospitalier toute sa vie, ou pendant un temps long, dans un même établissement. Il n’y a aucune honte à y travailler sans aspiration hospitalo-universitaire. Le travail hospitalier des praticiens implique la constitution de projets à long terme, d’investissements financiers, mais aussi de création de réseaux avec la ville, le médico-social et de suivi des patients porteurs de pathologies chroniques complexes. Monsieur Hirsch sait-il seulement ce qu’est le travail d’un praticien hospitalier, d’un soignant ?
  • La casse du statut ? Oui, les professionnels de santé gagneraient à être reconnus ou assimilés à des fonctionnaires « régaliens », plutôt que de poursuivre leur engagement dans l’hôpital public tout en voyant des collègues faire de l’intérim pour des rémunérations qui vont jusqu’à dix fois la leur, pour produire de l’acte sans contribuer aux piliers essentiels de l’hôpital que sont l’équipe, les liens entre services et la vie institutionnelle. Tous ces nouveaux contrats dont rêve Monsieur Hirsch ne font pas avancer l’hôpital : ils continuent à le détruire davantage. Les professionnels de santé engagés dans l’hôpital public demandent seulement à être rémunérés en fonction du travail qu’ils réalisent, où pénibilité et responsabilité doivent être prises en compte.
  • La gouvernance souffre en tout premier lieu de démocratie, notamment dans la désignation des chefs de service et de pôle. Aucun projet de réforme de gouvernance ne peut voir le jour sans ce prérequis. L’évocation des instances médicales et paramédicales des instances de gouvernance n’appelle pas la comparaison suggérée par Martin Hirsch : ni leur composition ni leurs missions ne sont comparables, ce d’autant qu’aucune représentation syndicale médicale locale n’est actée dans les établissements publics de santé. Cette absence d’implication des syndicats de praticiens hospitaliers à l’échelon du territoire de santé est une anomalie qui interroge…

Action Praticien Hôpital ne cesse d’appeler à réformer le système de santé et continuera à porter les principes de la qualité de vie des praticiens hospitaliers ; c’est l’intérêt de l’hôpital public : ceux qui y travaillent, ceux qui y sont soignés. Pour nous, le statut de praticiens est un gage de sûreté pour ce corps mais également d’équité sur l’ensemble du territoire national. Contrairement aux propos de Monsieur Hirsch, le cadre qu’il définit comme « rigide » de l’hôpital public ne l’empêche pas d’évoluer. Au contraire, il sécurise une réforme nécessaire, tout en gardant les prérogatives du service public comme les valeurs de la République pour défendre notre système solidaire de santé.

Nous défendrons des actions pour promouvoir un renouveau du système hospitalier et de celui de la santé en conservant les fondamentaux comme ceux des statuts, des engagements par conviction au service des patients et dans un esprit d’équipe et avec une rémunération revalorisée mais sans lien avec de l’intéressement et de la spéculation.

Cette réforme sera coûteuse mais elle est nécessaire, et elle sera efficace.

Ayons le courage de définir la place de l’hôpital public dans le système de santé : il n’est en concurrence ni avec la médecine de ville, ni avec l’activité des cliniques lucratives dont les missions et les objectifs sont différents.

Ayons le courage de mettre sur la table le problème du temps de travail des praticiens hospitaliers, chantier éludé du Ségur, et mettons en regard les rémunérations avec le volume horaire de travail réalisé par les praticiens.

Ayons le courage de corriger l’erreur du Ségur qui a valorisé l’engagement des jeunes sans considérer celui de ceux qui tiennent l’hôpital public depuis des dizaines d’années : donnons à tous la bonification d’ancienneté de 4 ans.

Ayons le courage de mettre sur la table le chantier de la permanence des soins : pas timidement et de manière insultante comme au Ségur, mais par une revalorisation massive à hauteur de la permanence des soins effectuée par les libéraux (le rapport de l’IGAS sur le sujet n’est toujours pas public…), et par une prise en compte des effets collatéraux du travail de nuit : pénibilité, déséquilibre vie professionnelle – vie personnelle, morbidité induite et réduction de l’espérance de vie.

Ayons le courage d’officialiser les mesures d’attractivité plutôt que de laisser perdurer les petits arrangements opaques, à la limite de la légalité, dont le principe et de nombreux exemples sont pourtant connus des tutelles.

Ayons le courage de réformer la gouvernance en imposant une réelle démocratie sanitaire, dans la désignation des chefs de service et de pôle autour d’un projet médico-soignant. Donnons la possibilité de faire exister les syndicats médicaux dans les établissements au même titre que les syndicats paramédicaux. Les syndicats et leurs représentants ont un rôle à joueur pour faire vivre le dialogue social dans les établissements de soins mais également sur les territoires de santé.

Ayons le courage d’un dialogue social équilibré. Les erreurs de trajectoire pour l’hôpital public, et notamment les plus récentes, sont le fruit de négociations tripartites où directeurs et DGOS ont une connivence à peine voilée, tandis que la parole – et même le vote – des praticiens concernant les évolutions est quasiment ignorée. Écouter le terrain sans le suivre nous a conduit dans le mur. Appliquer les propositions des représentants légitimes que sont les syndicats est la seule planche de salut pour l’hôpital public : Action Praticiens Hôpital, union d’Avenir Hospitalier et de la Confédération des Praticiens des Hôpitaux, et ses composantes, représentant l’ensemble des spécialités médicales, odontologiques et pharmaceutiques, majoritaires chez les praticiens hospitaliers et les contractuels aux dernières élections professionnelles, sera présent et force de propositions.

Jean-François Cibien- Président AH, Président APH, 06 07 19 79 83

Carole Poupon - Présidente CPH, Vice-présidente APH ; 06 76 36 56 67

Yves Rébufat - Président exécutif AH , 06 86 87 62 76

[1] https://www.lesechos.fr/economie-france/social/hopital-le-temps-de-la-refondation-1404467

 

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