A la Une

L'ADN d'APH

 

APH est née du rapprochement d’Avenir Hospitalier et de la Confédération des Praticiens des Hôpitaux pour porter au plus haut niveau les revendications de leurs syndicats constitutifs respectifs. Les deux instersyndicales ont des histoires différentes et sont constituées de syndicats encore plus divers. Pourtant, au-delà des revendications liées aux spécialités représentées par chacun d’eux, se dessine une vision commune, une foi affirmée dans les valeurs de soin en général, du Service Public de Santé en particulier. 

Le service Public de Santé ne doit être assuré que par des professionnels formés, dont la bonne santé physique et mentale est un enjeu inaliénable. Ces professionnels doivent être reconnus, aussi bien par des conditions de rémunération décentes que par une place incontournable dans la gouvernance des hôpitaux où ils exercent leur art, font progresser la science,  et dispensent leurs soins.
Cette aspiration commune à pouvoir exercer au meilleur profit des patients est l’ADN d’APH. Nous décrirons ici ce qui nous rapproche et nous unit.
 

L’autonomie

Les praticiens hospitaliers appartiennent à la profession au niveau d’instruction le plus élevé, ceci étant valable dans le monde entier. Ils ont une idée très claire de ce qui est nécessaire à l’exercice de leur métier, souvent individuellement, et à tout le moins collectivement. Les patients qui viennent à l’hôpital y cherchent des médecins. Même les comptables les plus éloignés du terrain évaluent l’activité d’un hôpital avant tout selon le volume des actes produits par ses praticiens. 
Personne ne conteste que certains aspects techniques doivent être délégués à des administratifs. Mais le directeur de l’administration devenu, au fil des années et des lois, directeur d’hôpital – sans connaître le plus petit début de ce qui s’y passe – ne pourra jamais construire l’avenir de la prise en charge médicale d’une population. Il ne peut que dire combien ça coûte.
Les Praticiens Hospitaliers doivent donc retrouver une place prépondérante, et pour commencer, au moins équitable, au sein des instances décisionnaires pour leur activité : soigner une population. Les médecins présents dans les instances ne devraient pas être nommés par le directeur, mais élus par leurs pairs, qu’ils soient chefs de service ou de pôle, membre de la CME ou de la CM de GHT. Toutes les modifications structurelles devraient être validées par les médecins qui en seront impactés.
 

« APH : la cohérence d’une démarche, l’inclusion de la diversité des syndicats 

constitutifs dans un mouvement commun à vocation majoritaire »

 

Les conditions de travail

Tout d’abord, outre des moyens techniques suffisants, ce qui tombe sous le sens, les médecins devraient être sécurisés sur leur temps de travail. Tous les PH ne sont pas attachés à la mesure précise de leur temps de travail, mais tous devraient avoir le choix. 
Notre métier échappe à la fois au code du travail, qui régit le secteur privé, et au code de la fonction Publique, aboutissant au paradoxe d’être protégé uniquement par la directive européenne interdisant de dépasser 48 heures par semaine. Nombreux sont ceux qui dépassent cette borne : ils ne devraient pas y être obligés et ne devraient avoir aucune difficulté à être indemnisés pour cette dévotion au service public qui se fait souvent au détriment de leur santé. La tarification à l’activité a poussé les directions à exiger une inflation infinie du nombre d’actes avec des moyens diminuant sans cesse… puisque les autres établissements de santé en font autant ! Le sens du travail, le sentiment de participer à un effort collectif, la notion de « beau travail » ont disparu dans la hiérarchie des priorités, au profit du rendement du nombre d’actes, sans aucun retour quant à l’intérêt pour la population.
L’autre composante d’une ambiance de travail attractive, est l’équipe. Médicale, bien sûr, mais aussi médico-soignante. Lorsque l’ensemble des professions sont rationnées, pour arriver au point de rupture où plus personne n’a une minute de trop pour échanger sur le sens de ce qu’on accomplit, puis au-delà du point de rupture, lorsque le burn out devient dramatiquement banal, la tension, le stress, l’épuisement, le vécu anxio-dépressif et le risque suicidaire deviennent eux aussi banals. Comment des soignants privés de santé peuvent en donner aux patients ?
 

« L’aspiration commune à pouvoir exercer au meilleur profit des 

patients est l’ADN d’APH »

La rémunération

Les médecins sont – de moins en moins – souvent considérés comme des nantis. C’est peut-être vrai de certains médecins libéraux, au prix d’horaires extensifs, c’est désormais largement faux concernant les PH. À la création du statut en 1984, après une dizaine d’années d’études post-baccalauréat, un PH en début de carrière touchait 4,2 SMIC (en travaillant 50 heures au lieu de 39, soit dit en passant…). En 2018, il touche désormais 2,8 SMIC (pour 48 heures versus 35), soit une diminution relative d’un tiers ! Et si on s’intéresse au salaire horaire, on n’est plus qu’à 2 SMIC ! Qui peut oser soutenir qu’en commençant à être réellement payé à 30 ans avec un tel niveau d’expertise et de responsabilités, être payé le double du SMIC horaire fait encore de nous des privilégiés ? Les PH ont beaucoup enduré, les prochaines générations ne l’accepteront sans doute plus. Les chiffres sont têtus : le nombre de postes de PH non-pourvus augmente chaque année et frôle les 30 %, les praticiens se dirigeant de plus en plus vers l’intérim, bien plus lucratif, et requérant beaucoup moins d’engagement. Ce défaut d’engagement est ce qui peut entraîner l’écroulement du système ; il coûte beaucoup plus cher à la collectivité que l’économie réalisée par le blocage mesquin des salaires depuis maintenant 8 ans sans qu’on en voit la fin.
Pour retrouver une réelle attractivité, le salaire du début de carrière doit être de 5000€ net mensuel en incluant une prime d’exclusivité de service public représentant réellement 20 % du salaire puisque compensant 20 % d’exercice libéral pour ceux qui y renoncent, c’est à dire que l’IESPE devrait débuter à 1000 € nets mensuels en plus d’un salaire de base de 4000 €. La progression doit ensuite être plus linéaire, au lieu des 6 à 8 premiers échelons désespérants. APH propose 10 échelons de 3 ans ajoutant chacun 500 € mensuels. Les valences administratives, d’enseignement, de recherche ou cliniques devront faire l’objet de contrats dont l’indemnisation viendra en sus du salaire rémunérant. Enfin, la garde doit être valorisée au niveau actuel des universitaires, mais être pourvoyeuses de cotisations patronales comme pour les hospitaliers actuellement : tout travail doit produire des droits à retraites, particulièrement le travail pénible comme l’est le travail en garde.
 

« À la création du statut en 1984, un PH en début de carrière 

touchait 4,2 SMIC (en travaillant 50 heures au lieu de 39). En 2018, il touche désormais 2,8 SMIC (en travaillant 48 heures versus 35), soit une diminution relative 

d’un tiers ! »

En conclusion

Les causes de la désertification de l’Hôpital et de la fuite vers l’intérim sont connues, et les remèdes simples et équitables compte tenu des charges qui pèsent sur les épaules des Praticiens Hospitaliers. APH portera ces revendications valables pour toutes les spécialités, toute la force de ses syndicats constitutifs, dont elle appelle le plus grand nombre à grandir pour rendre ces évolutions  inévitables. Elle portera ce programme pour les élections professionnelles de 2019.
 
 
Renaud Péquignot, Président d’Avenir Hospitalier
 

Avec le soutien du Groupe Pasteur Mutualité

 

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Campagne nationale
" Dis Doc', t'as ton doc' ? "  pour faire évoluer le modèle culturel des médecins !

 

Retrouvez toute l'information dans le communiqué de presse (cliquez ici)

www.cfar.org/didoc/ 

 

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Actu'APH n°16

       

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     Les annonces de recrutement octobre 2023

 

             retrouver ces annonces sur le site reseauprosante.fr

 

Les dernières actus

75 % DES MEDECINS HOSPITALIERS RISQUENT DE QUITTER L’HOPITAL PUBLIC DANS LES 5 ANS… … PARCE QUE PERSONNE NE PREND SOIN DES MEDECINS HOSPITALIERS.

MISSION-FLASH : UN NOUVEAU RATAGE GOUVERNEMENTAL (PREVISIBLE) !

Ce vendredi 1er juillet, Action Praticiens Hôpital dévoilait à la presse les résultats complets de l’enquête « Nuits Blanches » sur la permanence médicale des soins à l’hôpital public : 75 % des praticiens hospitaliers risquent de quitter l’hôpital public dans les 5 ans à cause de la permanence des soins. En parallèle, le rapport de la mission-flash sur les urgences était remis à la Première Ministre. Un rapport sans doute amoindri à la demande de la Première Ministre, puisque seules 41 des multiples propositions [CP1] [WA2] envisagées par la mission ont pu figurer dans le rapport.

le dossier de presse

Lettre aux élus De La République

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Paris, le 22 juin 2022

Monsieur le Président du Sénat,

Monsieur le Président, Madame la rapporteure de la commission d’enquête sur la situation de l’hôpital et le système de santé en France

Mesdames les Sénatrices, Messieurs les Sénateurs,


Action Praticiens Hôpital, union d’Avenir Hospitalier et de la Confédération des Praticiens des Hôpitaux, organisation majoritaire aux dernières élections professionnelles pour le Conseil Supérieur des Personnels Médicaux vous remercie pour l’écoute attentive lors de notre audition au Sénat du 9 décembre 2021. Nous vous remercions pour le rapport que vous avez publié le 29 mars 2022 et nous nous permettons de vous rappeler notre proposition de réfléchir ensemble sur les modalités législatives à mettre en œuvre pour faire évoluer la situation de l’Hôpital Public et de l’accès à un juste soin qui se dégradent sur l’ensemble du territoire national.

Nous représentons les médecins, pharmaciens, odontologistes des hôpitaux et faisons partie des corps intermédiaires élus. Nous sommes issus du terrain et des terroirs de notre Nation. Nous appartenons à l’Hôpital Public pour lequel nous œuvrons jour et nuit pour permettre un accès aux soins à tous nos concitoyens, vos électrices et vos électeurs, pour qu’en France vivre en bonne santé soit et reste une réalité.

Dans cette lettre nous vous résumons une partie de notre analyse sur les points de blocage et les leviers que la Loi devra changer pour que demain le pilier Santé retrouve sa juste place dans notre société. Pour que l’ensemble des praticiens et soignants des établissements de santé, du médico-social comme de la ville puissent retrouver la sérénité d’exercice dont ils ont besoin pour répondre aux attentes des patients et de leur famille.

Nous avons subi depuis des décennies le dogme de la rationalisation fiduciaire et notre système est à bout de souffle, au bord d’une rupture irrémédiable. La France qui dans les années 2000 était à la pointe de la médecine dans le monde se retrouve aujourd’hui au 23ème rang.

Notre rôle de corps intermédiaire a été trop souvent ignoré et parfois maltraité par une gangue administrative qui a parfois perdu le sens des valeurs de notre société. Nous connaissons bien les territoires et ce que nous avons à faire pour le bien commun. Nous vous l’avons démontré depuis longtemps et encore plus lors de la première vague Covid. Nous avons alerté également maintes fois pour que les choses évoluent…

Il semble temps aujourd’hui de changer de méthode et de retrouver des objectifs quantitatifs acceptables mais surtout qualitatifs en termes de juste soin pour les patients et d’équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle pour nous vos soignants. Ces conditions sont indispensables pour que nos concitoyens puissent retrouver une espérance de vie en bonne santé superposable à celle des autres pays et que les acteurs du soin que nous sommes puissent également retrouver le sens de leurs métiers.

Nous ne sommes pas abstentionnistes ou spectateurs passifs mais des acteurs engagés pour construire le renouveau tant attendu par les Françaises et les Français et clairement exprimé ces dernières semaines. Nous sommes et serons là pour vous aider à reconstruire et à moderniser l’existant pour que le vivre ensemble en bonne santé ne soit plus un mirage mais redevienne une réalité pour toutes et tous en tout point du territoire.

APH est à votre disposition pour travailler dans cette direction dans un respect mutuel et autour des valeurs de notre République.

Prenez soin de vous, des vôtres et de la santé de vos administrés comme celle de l’Hôpital Public et de notre système de soin.

 

APH REAGIT A LA « NOTE AU GOUVERNEMENT » DE MARTIN HIRSCH

 

Tribune APH du 9 mai 2022

 

Martin Hirsch, directeur général de l’APHP, s’est autorisé à envoyer une « note au gouvernement » [1] qui ressemble à un acte de candidature au poste de ministre chargé de la Santé. Dans cette note, adressée en copie à la presse, il étale ses réflexions et ses propositions pour l’hôpital public… Nous nous limiterons ici à commenter ses propositions, exposées comme une profession de foi.

Faire le constat du naufrage de l’hôpital public, annoncé par les syndicats depuis longtemps, fait désormais l’unanimité. Les discours des politiques et des administratifs assurant que l’hôpital tient toujours debout, qu’il a tenu pendant la pandémie, que la résilience des hospitaliers est inaltérable ne sont que façade. La réalité de notre quotidien est tout autre : la souffrance des hospitaliers explose, déprogrammations et fermetures de services résultent du manque de professionnels paramédicaux et médicaux, qui fuient en nombre le service public hospitalier. Nombre de celles et ceux qui restent encore sur le front sont rongés par un épuisement professionnel et personnel.

Cependant, les angles de vue proposés par Martin Hirsch sont inquiétants, en profond décalage avec les métiers du soin et la notion de service public.

  • Considérer que le soin se résume à une productivité mesurable est d’une cruelle indécence pour tous ceux dont on salue la vocation, l’humanisme et tout simplement le professionnalisme. Dans quelque secteur du soin que ce soit, le geste technique – qui rapporte à l’hôpital – n’est rien sans la relation du soignant avec le patient, sans le travail d’équipe, sans la réflexion sur son propre travail. C’est pourtant bien cette perte de sens qui fait fuir ou qui épuise les professionnels de santé.
  • Considérer que le professionnel de santé est un pion qui joue individuellement et que l’on peut balader d’un service à l’autre, d’un établissement à l’autre, d’une région à l’autre est encore une fois oublier le sens du soin à l’hôpital. Une équipe se construit, a une histoire, un projet, elle se renouvelle, mais doit savoir garder ceux qui s’investissent pour elle et doit donner la possibilité à chacun de s’investir, pour se sentir partie prenante de l’œuvre commune de soigner, d’accompagner et du vivre ensemble.
  • Considérer l’hôpital sans la ville oublie que le système de santé doit être centré autour du patient, et de son médecin traitant, et non du CHU parisien. Le champ du médico-social semblerait aussi avoir été omis… Le passage à l’hôpital d’un patient ne devrait se faire que lorsque les moyens de la ville et du premier recours sont dépassés : compétences spécialisées, plateaux techniques et maternités.
  • Défier les corps intermédiaires élus et donc légitimes, c’est-à-dire les syndicats – ce terme n’est même pas mentionné dans sa note – comme ne défendant pas les intérêts des praticiens est particulièrement déplacé. L’exemple de la discussion lors du Ségur sur la permanence des soins… à laquelle il n’a pas participé, contrairement à nous ! – en dit long sur sa vision du dialogue social…

Ainsi, ses propositions sont-elles également en décalage avec les métiers du soin hospitalier.

  • L’attractivité (jamais nommée dans la « note ») ne peut se résumer au problème des rémunérations. Il est si facile d’occulter les réelles difficultés : permanence des soins, temps de travail, reconnaissance de la pénibilité, équilibre vie professionnelle et personnelle, adaptation des contraintes à la parentalité… Le Ségur a été insuffisant, quand il n’a pas été insultant pour les praticiens hospitaliers. Le chantier de l’attractivité est à ouvrir réellement, courageusement : c’est une des priorités à mettre en œuvre immédiatement.
  • La mobilité versus la carrière à vie ? Destructrice de l’équipe et de tout projet professionnel, la perpétuelle mobilité contribuerait à envoyer les praticiens vers des carrières « à vie » dans les établissements qui le proposent : les établissements privés. Si nous sommes d’accord sur le fait que la concentration des prérogatives « clinique, enseignement, recherche et management » sur les seuls hospitalo-universitaires n’a pas de sens, il n’y a en revanche aucune honte à être praticien hospitalier toute sa vie, ou pendant un temps long, dans un même établissement. Il n’y a aucune honte à y travailler sans aspiration hospitalo-universitaire. Le travail hospitalier des praticiens implique la constitution de projets à long terme, d’investissements financiers, mais aussi de création de réseaux avec la ville, le médico-social et de suivi des patients porteurs de pathologies chroniques complexes. Monsieur Hirsch sait-il seulement ce qu’est le travail d’un praticien hospitalier, d’un soignant ?
  • La casse du statut ? Oui, les professionnels de santé gagneraient à être reconnus ou assimilés à des fonctionnaires « régaliens », plutôt que de poursuivre leur engagement dans l’hôpital public tout en voyant des collègues faire de l’intérim pour des rémunérations qui vont jusqu’à dix fois la leur, pour produire de l’acte sans contribuer aux piliers essentiels de l’hôpital que sont l’équipe, les liens entre services et la vie institutionnelle. Tous ces nouveaux contrats dont rêve Monsieur Hirsch ne font pas avancer l’hôpital : ils continuent à le détruire davantage. Les professionnels de santé engagés dans l’hôpital public demandent seulement à être rémunérés en fonction du travail qu’ils réalisent, où pénibilité et responsabilité doivent être prises en compte.
  • La gouvernance souffre en tout premier lieu de démocratie, notamment dans la désignation des chefs de service et de pôle. Aucun projet de réforme de gouvernance ne peut voir le jour sans ce prérequis. L’évocation des instances médicales et paramédicales des instances de gouvernance n’appelle pas la comparaison suggérée par Martin Hirsch : ni leur composition ni leurs missions ne sont comparables, ce d’autant qu’aucune représentation syndicale médicale locale n’est actée dans les établissements publics de santé. Cette absence d’implication des syndicats de praticiens hospitaliers à l’échelon du territoire de santé est une anomalie qui interroge…

Action Praticien Hôpital ne cesse d’appeler à réformer le système de santé et continuera à porter les principes de la qualité de vie des praticiens hospitaliers ; c’est l’intérêt de l’hôpital public : ceux qui y travaillent, ceux qui y sont soignés. Pour nous, le statut de praticiens est un gage de sûreté pour ce corps mais également d’équité sur l’ensemble du territoire national. Contrairement aux propos de Monsieur Hirsch, le cadre qu’il définit comme « rigide » de l’hôpital public ne l’empêche pas d’évoluer. Au contraire, il sécurise une réforme nécessaire, tout en gardant les prérogatives du service public comme les valeurs de la République pour défendre notre système solidaire de santé.

Nous défendrons des actions pour promouvoir un renouveau du système hospitalier et de celui de la santé en conservant les fondamentaux comme ceux des statuts, des engagements par conviction au service des patients et dans un esprit d’équipe et avec une rémunération revalorisée mais sans lien avec de l’intéressement et de la spéculation.

Cette réforme sera coûteuse mais elle est nécessaire, et elle sera efficace.

Ayons le courage de définir la place de l’hôpital public dans le système de santé : il n’est en concurrence ni avec la médecine de ville, ni avec l’activité des cliniques lucratives dont les missions et les objectifs sont différents.

Ayons le courage de mettre sur la table le problème du temps de travail des praticiens hospitaliers, chantier éludé du Ségur, et mettons en regard les rémunérations avec le volume horaire de travail réalisé par les praticiens.

Ayons le courage de corriger l’erreur du Ségur qui a valorisé l’engagement des jeunes sans considérer celui de ceux qui tiennent l’hôpital public depuis des dizaines d’années : donnons à tous la bonification d’ancienneté de 4 ans.

Ayons le courage de mettre sur la table le chantier de la permanence des soins : pas timidement et de manière insultante comme au Ségur, mais par une revalorisation massive à hauteur de la permanence des soins effectuée par les libéraux (le rapport de l’IGAS sur le sujet n’est toujours pas public…), et par une prise en compte des effets collatéraux du travail de nuit : pénibilité, déséquilibre vie professionnelle – vie personnelle, morbidité induite et réduction de l’espérance de vie.

Ayons le courage d’officialiser les mesures d’attractivité plutôt que de laisser perdurer les petits arrangements opaques, à la limite de la légalité, dont le principe et de nombreux exemples sont pourtant connus des tutelles.

Ayons le courage de réformer la gouvernance en imposant une réelle démocratie sanitaire, dans la désignation des chefs de service et de pôle autour d’un projet médico-soignant. Donnons la possibilité de faire exister les syndicats médicaux dans les établissements au même titre que les syndicats paramédicaux. Les syndicats et leurs représentants ont un rôle à joueur pour faire vivre le dialogue social dans les établissements de soins mais également sur les territoires de santé.

Ayons le courage d’un dialogue social équilibré. Les erreurs de trajectoire pour l’hôpital public, et notamment les plus récentes, sont le fruit de négociations tripartites où directeurs et DGOS ont une connivence à peine voilée, tandis que la parole – et même le vote – des praticiens concernant les évolutions est quasiment ignorée. Écouter le terrain sans le suivre nous a conduit dans le mur. Appliquer les propositions des représentants légitimes que sont les syndicats est la seule planche de salut pour l’hôpital public : Action Praticiens Hôpital, union d’Avenir Hospitalier et de la Confédération des Praticiens des Hôpitaux, et ses composantes, représentant l’ensemble des spécialités médicales, odontologiques et pharmaceutiques, majoritaires chez les praticiens hospitaliers et les contractuels aux dernières élections professionnelles, sera présent et force de propositions.

Jean-François Cibien- Président AH, Président APH, 06 07 19 79 83

Carole Poupon - Présidente CPH, Vice-présidente APH ; 06 76 36 56 67

Yves Rébufat - Président exécutif AH , 06 86 87 62 76

[1] https://www.lesechos.fr/economie-france/social/hopital-le-temps-de-la-refondation-1404467

 

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