Pourquoi doit-on continuer à se battre pour préserver le statut de PH et le faire évoluer ?

Catégorie : Détail de la revue AH6
Publié le lundi 12 décembre 2016 13:44
Elle est heureusement loin, l’époque où nous n’étions rien que promis à rester des sans-droits, corvéables, sans FMC ni droits sociaux élémentaires, éjectables du jour au lendemain, sur la simple exigence d’un chef auquel on avait eu la mauvaise idée de déplaire.
 
Construit en 1984 et, depuis, sans cesse enrichi par de difficiles et vrais combats syndicaux, le Statut de Praticien Hospitalier n’est ni plus ni moins que la marque de la reconnaissance républicaine d’un engagement consenti pour une mission assurément revendiquée : servir le public. Il n’est pas un carcan qu’il faudrait desserrer ou dynamiter. C’est plutôt grâce au statut et aux garanties qu’il leur a progressivement apportées pour construire leur carrière que des générations de PH ont pu améliorer la qualité des soins hospitaliers en se consacrant exclusivement à leur mission(*). Il faut donc se méfier des analyses à l’emporte pièce qui prennent prétexte de difficultés conjoncturelles pour jeter le bébé avec l’eau du bain. Il est notoire que derrière ce dénigrement qui promet des lendemains qui chantent, se profile une conception libérale des rapports au travail. Qu’il faille créer de nouvelles passerelles entre les deux formes d’un exercice hospitalier et libéral est une chose, qu’il faille développer l’esprit d’initiative aussi.
L’hôpital public doit rester un formidable espace de valeurs et de liberté pour le praticien statutaire : celle de servir au mieux le bel outil social qu’il représente.

C’est aussi ça, le Statut de PH.
 
Max-André Doppia - Président d'Avenir Hospitalier
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(*) « Statuts ou contrats ? Les oripeaux de la modernisation des relations de travail dans la fonction publique. » Nicole Maggi-Germain. Hôpital en réanimation. B. Mas et al. Ed. du croquant. chap. 6. p. 112-116