Grand debat

Catégorie : Détail de la revue ACTU'APH n°2
Publié le vendredi 12 avril 2019 13:27

Remettre la santé et l’hôpital au cœur des débats! 

En consultant le site https://legranddebatsante.fr/, la première phrase que l’on aperçoit est : « L’hôpital public et les français ». Une note pour rappeler que la santé est une des plus importantes préoccupations des français, qu’ils soient soignants ou non. Pourtant, le grand débat national organisé par le gouvernement semble faire fi de cette réalité en n’incluant pas la santé et l’hôpital dans ces « thèmes majeurs ». Actu’APH a demandé à Renaud Péquignot, vice-président d'APH et chef du service de médecine et réadaptation des Hôpitaux de Saint-Maurice (Val-de-Marne), quel était l’objectif de cette plateforme en ligne et les premières analyses qu’il fallait en tirer. 

Actu’APH : Quel était le but recherché en créant le Grand débat santé ? Un message au gouvernement Macron ?
Renaud Péquignot : Il fallait surtout donner de la visibilité aux questions de santé qui sont la grande absente du Grand Débat national, aussi bien dans les thèmes proposés que dans leurs déclinaisons, ce qui est assez incroyable ! Pourtant, le peuple français est en demande de réponses sur ce sujet là, les soignants ont eux aussi des choses à dire. Il nous semblait invraisemblable de ne pas leur donner la parole. D’ailleurs, les réunions organisées par l'AP-HP à ce propos ont pas mal de succès. 
 
Actu’APH : Comment fallait-il participer ? Qui était concerné ? 
RP : La plateforme était ouverte du 1er mars au 1er avril. Elle s’adressait aux médecins, aux soignants et aux citoyens. Quatre grands thèmes ont été proposés : le modèle d’organisation, l’attractivité, le financement et les spécialités, particulièrement exposées ces derniers temps comme le SAMU, les urgences, les maternités, la psychiatrie et la gériatrie. Notre rôle est de faire l’exposé des problèmes et de proposer des solutions. Les visiteurs ont pu discuter, voter et faire eux aussi leurs propositions.
 
Actu’APH : Parlez-nous des premiers résultats ? Quels ont été les sujets les plus abordés ? 
RP : La fin de la T2A est une proposition qui a récolté beaucoup de votes. L’attractivité des professions inquiète aussi. La question du temps de travail a un certain succès mais les avis sont mitigés. Certains médecins considèrent qu’il est normal de travailler beaucoup. Mais le sujet le plus plébiscité pour le moment, c’est l'intérim. Les médecins veulent l’assurance d’une taille d’équipe suffisante pour garantir la continuité des soins sans y avoir recours. L’intérim est vraiment la gangrène de l’hôpital. Ça coûte trois fois plus cher, donc on dépense énormément d’argent pour un temps médical minuscule et c’est ressenti par tout le monde.
 
Actu’APH : Comment organiser l'après et qu’allez-vous « faire » des résultats définitifs ? 
RP : Ce qu’on espère, c’est pouvoir montrer au gouvernement que certains sujets mobilisent massivement et qu’il faut absolument que certaines voix soient entendues. Les résultats seront portés directement devant le ministère. Depuis le 5 mars, nous avons ouvert un cycle de concertations autour du projet de loi de santé ; avant publication des textes tout au long des 12 à 18 mois qui viennent [pour les mesures prises par ordonnances, NDLR].